L’industrie artistique togolaise est riche en talents et en créativité. Cependant, malgré cette abondance de potentiel, de nombreux artistes se heurtent à des obstacles qui freinent leur épanouissement et leur réussite. Parmi ces obstacles, le manque de communication sur les activités, l’orgueil, le manque de collaboration, et la division en clans ressortent comme les principaux maux affectant la communauté artistique au Togo. Cet article, produit par le sociologue, artiste plasticien et journaliste Djamiou ABOUDOU, explore ces défis et propose des pistes de solutions pour une évolution positive.
Le manque de communication sur les activités
L’un des problèmes les plus criants est le manque de communication sur les activités artistiques. De nombreux événements, expositions, et performances passent inaperçus faute de promotion efficace. Les artistes et les organisateurs peinent à atteindre un public plus large, limitant ainsi la visibilité et l’impact de leurs œuvres. Un aspect particulier de ce problème est la minimisation du rôle et de l’impact de la presse par certains artistes. En effet, de nombreux créateurs n’utilisent que rarement les médias pour promouvoir leurs projets et, lorsqu’ils le font, ils payent souvent les médias de manière insuffisante. Cette approche néglige l’importance cruciale de la presse dans la diffusion des informations et la création de buzz autour des événements artistiques.
L’orgueil et l’individualisme
L’orgueil et l’individualisme constituent un autre frein majeur. Beaucoup d’artistes préfèrent travailler en solitaire, craignant que la collaboration ne dilue leur identité artistique ou ne profite davantage à d’autres qu’à eux-mêmes. Cet état d’esprit non seulement limite les opportunités de croissance collective, mais crée également un environnement compétitif malsain où l’entraide est rare. L’orgueil empêche aussi certains artistes d’accepter des critiques constructives, indispensables à leur progression.
Le manque de collaboration
Le manque de collaboration est intrinsèquement lié à l’orgueil. Les artistes qui refusent de collaborer ratent l’occasion de bénéficier des compétences et des idées d’autres créateurs. Les collaborations artistiques peuvent engendrer des projets innovants et ouvrir des portes vers de nouveaux marchés et publics. Le refus de travailler ensemble maintient les artistes dans des cercles restreints et limite l’impact de leurs créations.
La division en clans
Enfin, la division en clans au sein de la communauté artistique togolaise constitue un obstacle de taille. Ces divisions sont souvent basées sur des affinités personnelles, des appartenances régionales ou des divergences de style artistique. Elles engendrent une fragmentation de la scène artistique, rendant difficile la création d’une dynamique collective forte. Les opportunités de réseautage, de soutien mutuel et de partage de ressources sont ainsi grandement réduites.
Vers une évolution positive
Pour surmonter ces obstacles, il est crucial que les artistes togolais adoptent une approche plus collaborative et ouverte. La formation aux techniques de communication et de promotion, l’encouragement à l’entraide et au travail collectif, ainsi que la promotion de l’unité au-delà des clans sont autant de pistes à explorer. Les artistes doivent également reconnaître l’importance de la presse dans la promotion de leur travail et investir de manière appropriée dans les relations avec les médias.
Les institutions culturelles et les acteurs publics peuvent jouer un rôle clé en facilitant ces changements par le biais de programmes de soutien et de sensibilisation. Ensemble, en brisant les barrières de l’orgueil et de la division, et en améliorant la communication et la collaboration, les artistes togolais peuvent véritablement libérer leur potentiel et faire rayonner leur art au-delà des frontières nationales.
Par ABOUDOU Djamiou