La Fédération Industrielle du Togo (FIT) et le Syndicat des Couturières et Tailleurs du Togo (SYNCTATO) ont organisé une conférence de presse ce 29 Octobre 2020 à Lomé. L’événement a porté sur le renforcement de la riposte contre la Covid-19 en milieu professionnel et la réduction des effets de celle-ci sur la vie économique et sociale du Togo.
Dans le but de lutter contre la crise sanitaire qui secoue le Togo et le monde depuis plusieurs mois déjà, les syndicats togolais, notamment la FIT et le SYNCTATO ont mené une série de programmes auprès de délégués de milieux professionnels. Cette initiative a bénéficié de l’appui financier de IndustriALL, structure basée en Allemagne.
L’objectif était d’évaluer l’impact de la pandémie sur le secteur privé, l’un des secteurs incontournables de l’économie nationale. Aussi, suite aux activités menées, il en découle que de nombreuses entreprises privées (métallurgie et chimie, pétrole, mines , énergies, zone franche, hôtellerie, textile et habillement…) ont subi de plein fouet la crise sanitaire. Cette crise a eu comme conséquences le chômage, le télétravail, la réduction des effectifs dand les entreprises, la fermeture des ateliers de travail, la réduction des chiffres d’affaires estimée entre 30 et 50% ainsi que des engagements à honorer auprès des différents prestataires de services.
Face à la presse ce jeudi 29 octobre 2020 à Lomé, la FIT et le SYNCTATO ont d’abord félicité les autorités pour les solutions adoptées dès l’apparition du premier cas de la maladie et s’engagent à adopter des solutions pour aider les gouvernants à rendre effectif le point 8 de l’Objectif de Développement Durable (ODD/2030).
Dans une déclaration lue lors de la cérémonie, ces deux syndicats demandent au Gouvernement de mettre en place un Plan de Continuité d’Activités dans toutes les industries pour pallier les vagues de licenciements qui pourraient, disent-ils, exacerber les conflits sociaux au Togo. Par ailleurs, ils demandent aussi la mise en place d’un Comité ad-hoc chargé du Plan de relance économique post-covid-19 avec la participation effective d’acteurs majeurs du secteur privé et de personnes ressources.
Ce Comité, selon les secrétaires généraux de ces deux syndicats aura pour mission l’adoption des plans de relance économique post-covid-19 et celui des collectivités décentralisées en lien avec le plan quinquennal et les agendas mondiaux, la création d’un fonds de relance économique en rapport avec les initiatives en cours au niveau de chaque segment de la vie économique du pays, une définition de nouvelles mesures plus favorables au développement d’échanges communautaires et à la transformation Industrielle locale plus accrue.
A court terme, ils recommandent à l’Etat que les questions liées à la santé, à la protection sociale et notamment l’élargissement de l’assurance maladie à toutes les couches vulnérables (les artisans, les femmes des marchés et aux élèves). Ils demandent que les questions liées à l’éducation ainsi qu’à l’emploi (création des 4.000 emplois dans le secteur artisanal prévus par le Plan National de Développement – PND) soient mises au centre de la réponse à la Covid-19.
Dans cette même optique, ils invitent l’Etat à redynamiser les coopérations bilatérales et multilatérales sur la base des recommandations contenues dans la déclaration de leurs partenaires IndustriALL.
Les Secrétaires généraux de ces organisations ont lancé un appel aux employés ainsi qu’aux responsables d’entreprises à renforcer les mesures pour respecter les gestes barrières au sein des entreprises.
Selon M. Tchegnon Messan Kotoé Eugène, SG de la FIT et Mme Kozon Badawi, SG du SYNCTATO, une inspection des usines et entreprises est prévue pour faire l’état des lieux de la situation dans ces différents lieux de travail.
Djamiou ABOUDOU