Jeunesse togolaise, femme togolaise, nation togolaise,
Nous venons d’entamer le second semestre de l’année 2020, une année tant espérée aux fruits diversifiés. Bonheur, santé, paix et bien sûr une alternance démocratique, pacifique et productive dans la gouvernance de notre pays en étaient les plus grands vœux.
Malheureusement, après avoir parcouru le premier semestre, tout porte à croire que nous nous éloignons plutôt de tous ces vœux et souhaits que nous avons échangés en début d’année.
Très tôt cette année, alors que notre économie à la base était déjà essoufflée malgré les quelques efforts pour de la croissance économique et des records planétaires proclamés, le monde et donc le Togo a été frappé par une crise sanitaire créant une surprise avec des conséquences que nous n’avons pas encore fini d’enregistrer : le Coronavirus.
La lourde difficulté de notre pays à faire face à cette crise sanitaire tire sa source de notre fragilité économique et aussi de gouvernance. Raison de plus de s’inquiéter de la situation socio-économique de notre pays qui expose les citoyens à une vulnérabilité sociale.
Au-delà de cette morose situation, nous sommes heurtés aux secousses conflictuelles politiques, aux démonstrations d’expertise en mauvaise foi et en mauvaise gestion des affaires de l’Etat avec à la clé des détournements de fonds sans pitié pour le peuple déjà terrassé, des maladresses des corps habillés opposés à des populations civiles accentuant les écarts entre citoyens de même nation.
Le mal est profond. L’on pourrait, à y penser, se demander si réellement il existe un Créateur ou s’Il écoute son peuple ou les cris de sa nation.
Nation togolaise,
Que nous l’invoquions à travers Jésus le Christ ou à travers le prophète Mohammed, à travers Bouddha ou à travers les mânes de nos ancêtres, je suis persuadé que nous n’avons point à discuter de l’existence du Créateur ou du moins de la loi de la nature.
C’est fort de cette conviction profonde que je viens vous rassurer par ma foi que nous venons juste d’entamer non seulement un second semestre de l’année mais aussi et surtout un début d’une fin et une fin tant attendue imposée par la nature des choses, laquelle permettra de commencer à jouir des fruits de notre labeur en toute fierté, plénitude et aisance.
Mais il nous reste quelques kilomètres à parcourir, quelques comportements à changer, quelques prérogatives à prendre en compte et quelques positions à reconsidérer.
Bientôt, une nouvelle équipe sera appelée à diriger l’appareil de l’Etat. Que cela soit une reconduction ou pas, nous devons tous renouveler nos mentalités surtout en qualité de leadership. Nous devons tous nous éloigner des actes qui, en cherchant à remplir nos comptes bancaires, nous induisent dans un fétichisme comportemental où le bien-être et le mieux-être de la jeunesse togolaise, de la femme togolaise et de la nation togolaise nous donne des nausées. Nous devons enterrer nos égos qui nous amènent à abuser de notre pouvoir jusqu’à ôter la vie des paisibles citoyens parce que nous sommes en uniforme. Nous devons nous montrer civiques en tant que citoyens face à nos frères agents des Forces de Défense et de Sécurité qui en réalité sont là pour nous protéger et veiller sur notre nation. Même si certains de leurs excès trahissent l’esprit de leur mission, notre attitude en tant que citoyen doit pouvoir soigner la relation qui nous lie à cette couche professionnelle qui devrait faire la fierté de notre nation.
Aujourd’hui, une nouvelle page doit impérativement s’ouvrir devant nous. Celle de faire taire à jamais les conflits politiques à dénominateur de haine et de vengeance, celle de ne plus créer de distance entre l’armée et la population civile surtout par nos pollutions médiatiques sur les réseaux sociaux. Celle plutôt de nous mettre ensemble pour trouver solution au propriétaire de maison qui n’a pas perçu les loyers depuis plus de 6 mois au moment où le locataire aussi ne reçoit plus de salaire ou que sa femme ne vend plus au bord de la route.
Il s’agit de nous mettre ensemble pour réfléchir au sort de cet enseignant volontaire qui est mis en congé ou retraite anticipée parce que les parents n’ont plus les moyens de finir les frais de scolarisation surtout que l’année scolaire pour la plupart est estompée. Oui, il s’agit de s’entendre sur comment créer une justice sociale pour la période de l’après Covid-19 basée sur le sens du partage et surtout l’amour afin d’éviter de lourdes conséquences sociales entre filles et fils d’une même nation.
Oui c’est vraiment possible surtout que le dispositif décentralisé est mis sur pied, la structure d’un programme national de développement est schématisée et la contrainte de vivre avec le Covid-19 nous apprend la leçon de savoir que nous pourrons aussi vivre et devenir productifs et très utiles à côté de l’autre même si nous identifions beaucoup de manquements.
Jeunesse togolaise, femme togolaise, nation togolaise,
Que le début de ce dernier semestre ouvre un nouvel élan patriotique à notre chère nation, que ceux qui seront appelés à gérer les affaires de l’Etat fassent plutôt la concurrence des grandes réalisations au compte du peuple, que le pardon, l’amour et la grâce ne s’éloignent guère de nous et que la jeunesse togolaise soit au cœur de nos réflexions et actions de tous les jours car c’est pour elle, à travers elle et avec elle que le Togo de nos rêves, le Togo de la Nouvelle Vision est possible.
Bon début de mois et de semestre à toutes et à tous.
Kodjovi Thon, PhD
The Power of Determination