Depuis le rond-point dénommé »Carrefour de la route des pêches », l’épave du navire nigérian « SPSL Udeme » est clairement visible, immobilisée sur la côte béninoise depuis la nuit de samedi à dimanche. Les enquêtes ont révélé une activité illicite de vente d’hydrocarbures, incitant les autorités béninoises à agir rapidement.
Selon le préfet maritime du Bénin, le Contre-Amiral Maxime Ahoyo, « à ce jour, un peu moins de cent tonnes de gasoil ont déjà été soutirées et les opérations continuent jusqu’à l’élimination de tout risque de pollution. Des prélèvements d’eau ont été effectués et analysés par le laboratoire d’étude et de surveillance environnementale du ministère de l’environnement. » En réponse à la menace environnementale, le gouvernement a sécurisé le périmètre, interdisant toute activité de baignade et de pêche.
Cette situation a suscité des préoccupations parmi les riverains. Mathieu Tossou, habitant de la zone, exprime ses craintes : « Si on a déjà l’odeur du gasoil alors qu’on est à quelques mètres de l’eau, c’est normal qu’on puisse avoir ces mesures-là, parce que l’eau peut être polluée. Ça, on comprend et c’est une mesure qu’on applaudit d’ailleurs. Maintenant, nous les riverains dont les parents vivent de la pêche, à quel moment on va pouvoir dégager et ouvrir la plage pour que nous puissions continuer les activités ? »
Les organisations de protection de l’environnement partagent également ces inquiétudes. Joséa Bodjrènou, dirigeant de l’ONG Nature Tropicale, explique que « la zone où le bateau a échoué, c’est une zone de ponte pour les tortues. Aussi, c’est la période des baleines et à partir du mois d’août les baleines vont commencer par arriver dans le cadre de leur périple pour la reproduction, et là, si le milieu est pollué par du gasoil, ça risquerait d’être un habitat impropre. »
Le Contre-Amiral Maxime Ahoyo assure que les autorités se concentrent sur la protection de l’environnement. « En dehors du gasoil, nous devons aussi essayer de récupérer toutes les huiles polluées qui sont toujours dans le navire et qui constituent des risques de pollution. Donc ce sera une autre étape et notre priorité aujourd’hui ce n’est pas le navire, mais c’est la protection de l’environnement et c’est ce sur quoi nous travaillons. »
À ce jour, les 16 membres de l’équipage du « SPSL Udeme » sont aux mains de la brigade criminelle, et le contenu du navire a été saisi. Les opérations de nettoyage et de sécurisation se poursuivent, alors que les autorités et les ONG s’efforcent de minimiser l’impact environnemental de cet incident.
Djamiou ABOUDOU