« L’Afrique néglige le défi technologique. Tant que cette situation n’évoluera pas, l’Afrique demeurera dans cette situation de vassalité. La deuxième chose importante pour le continent est de se désolidariser du schéma de production d’énergie que nous avons jusqu’à présent à la surface de la planète », le Professeur Niousséré Kalala OMOTUNDE nous explique dans cet article pourquoi l’Afrique doit s’imposer dans le domaine énergétique.
Quand on crée des barrages hydroélectriques, cela engendre des conflits entre nations se trouvant en amont ou en aval. Aussi, ce faisant, on modifie le flux de l’eau contribuant à la disparition d’espèces aquatiques. Lorsqu’on découvre du pétrole sur le continent, une nation en a, et sa voisine n’en a pas, ça crée des rivalités. Le conflit entre le Rwanda et la RDC en est la parfaite illustration. Tandis que la géothermie part du principe que la terre a du magma qui se trouve partout. Donc chaque pays peut disposer de son unité de production d’énergie sans embêter le voisin en plus.
Même si un pays a signé la COP 21 lui interdisant d’émettre du gaz à effet de serre, la géothermie n’empêche pas de disposer d’assez d’énergie car étant de la vapeur d’eau, ensuite, il y’a de l’hydrogène. Savez-vous que dans le sous-sol africain, il y’a de l’hydrogène qui sort à même le sol ? L’hydrogène reste la seule solution pour stocker de l’électricité. Donc à partir du moment où on stocke de l’électricité, ça veut que nos camions sur le routes peuvent rouler à l’hydrogène. Les avions peuvent voler à l’hydrogène. C’est-à-dire que le monde noir peut devenir un leader en technologie nouvelle parce que toutes les énergies anciennes, regardez où ça mène l’humanité.
Aujourd’hui de grandes nations reviennent au charbon. L’uranium aussi est source de multiples conflits et d’une désorganisation au niveau des centrales électriques due à leur manque d’entretien exposant à d’énormes risques. Pourquoi malgré tout ceci, l’Afrique ne cherche pas à se tourner vers une autre alternative ?
L’électricité grâce à l’énergie thermique c’est possible aujourd’hui en Afrique car tout simplement parce que des technologies le permettent. Celles-ci sont beaucoup plus puissantes que par le passé. Tout est en miniature (pas besoin de grands complexes comme c’est actuellement le cas). Ce dont on a besoin c’est de diffuser cette énergie dans toutes les localités en Afrique.
Par contre nous sommes à cheval sur un certain nombre de principes. Nous refusons que l’éclairage urbain public la nuit soit arrimé aux centrales électriques parce qu’on doit désolidariser le système électrique et le rendre totalement autonome. Cela est important car ça n’alourdit pas la facture électrique du pays.
La troisième chose est qu’il faut changer les matériaux. L’Afrique a été assujettie à des matériaux coloniaux qui ne sont pas adaptés à notre climat. Le ciment par exemple utilisé en construction donne de la chaleur. Au contraire, si l’on revient à la technique ancienne de construction, la brique en terre qu’on améliore avec les techniques actuelles, on peut parvenir à des constructions avec moins de chaleur à l’intérieur. L’illustration parfaite ce sont des hôtels en terre qui ne sont pas du tout climatisé tandis qu’en face, en Egypte, les hôtels sont équipés de climatiseurs car les bâtiments sont en ciment.
L’Afrique doit développer son ingénierie sur des solutions qui feront d’elle dans à peine 5 ans, le leader mondial en matière d’énergie. Car il faut noter que la chaleur à l’intérieur de la terre est interminable. Lorsqu’on consulte le programme énergétique des pays Africains, la ligne géothermique est égale à zéro. Et pourtant, c’est la technologie la moins coûteuse, la moins problématique sur le plan diplomatique, la plus facile à mettre en place, celle que le monde panafricain maîtrise c’est-à-dire que tous les ingénieurs sont noirs avec des turbines qui n’existent même pas en occident selon le professeur OMOTUNDE. Bref, nous avons tout pour mettre en place cette technologie ;
L’appel est donc lancé aux ingénieurs des quatre coins de l’Afrique et du monde pour faire de cette possibilité énergétique, une réalité pour le continent africain mais aussi pour l’humanité dans son entièreté. Les gouvernements africains sont vivement invités à mettre les moyens qu’il faut pour permettre aux ingénieurs de travailler sur ce projet pour libérer l’Afrique des problèmes énergétiques. L’indépendance d’un pays passe aussi par l’énergie et en plus cela contribue à la préservation de la planète et de ses habitants. Réaliser ce rêve d’un des plus grands panafricanistes des temps modernes, ce serait lui rendre le plus noble et grand hommage à cette intelligence particulière qui telle une comète, a apparu puis a rapidement disparu.
Djami