Les déplacements des populations dus aux impacts du changement climatique pour les habitants de certaines régions, notamment ceux des îles du pacifiques, de la région du lac Tchad et de l’Asie du Sud ne sont pas abordés de manière appropriée au niveau international.
Pour le cas de la région du lac Tchad qui regroupe 8 pays dont le Tchad, le Cameroun, la République Centrafricaine, le Nigéria, le Niger, le Soudan, la Libye et l’Algérie, les populations de cette sous-région impactée par l’assèchement du lac Tchad migrent pour la plupart vers ces pays limitrophes.
Seule une minorité réussit à rejoindre l’Europe en passant par la Libye et l’Algérie.
Au niveau international, les leaders politiques de l’extrême droite les considèrent comme des migrant.e.s internes et/ou économiques. Occultant à tort ou à dessein la raison première de cette migration. Notamment, la dégradation de leur
environnement en raison de la prolifération des gaz à effets de serre dus aux activités extractives des ressources naturelles par des multinationales.
Ces leaders politiques de l’extrême droite invoquent à tort ou à dessein, pour l’accueil et la prise en charge de ces personnes, la mise en application des principes directeurs de l’ONU de 1998 qui traitent paradoxalement, des personnes déplacées dans un
même pays.
Alors même qu’il s’agit ici des déplacé.e.s transfrontaliers. Nécessitant une protection internationale.
La poignée de ces personnes déplacées qui parvient en Europe, ne peut se réclamer de la convention de Genève de 1951 qui, dans sa définition du réfugié, n’intègre pas les motifs environnementaux de protection.
Le cas des déplacé.e.s dans la région du lac Tchad n’est pas isolé. D’autres régions comme les îles du pacifique et de l’Asie du sud dont les territoires disparaissent/disparaitront en raison de l’augmentation du niveau de la mer et des océans, subissent la
même injustice climatique et migratoire.
Ces déplacements des populations dont les enjeux sont financiers, sociaux, environnementaux, démocratiques et politiques, sont
débattus au sein du mécanisme international de Varsovie sur les pertes et préjudices de la convention climat de l’ONU.
Ils imposent de dépasser les tentatives de solutions accomplies par le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe, la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), les Objectifs de Développement durable (ODD), le processus du Sommet mondial sur l’action humanitaire (SHM), le pacte mondial sur la migration de Marrakech et les recommandations sur les déplacements des populations de la COP24.
C’est dans ce contexte que Carre Geo & Environnement qui mène depuis 2015, des activités de plaidoyer pour l’adoption d’un instrument juridiquement contraignant en faveur des migrant.e.s environnementaux, organise de concert avec le Centre de Recherches Avancées du Bangladesh, une conférence parallèle à la COP25 sur les enjeux politiques des migrations environnementales.
Il s’agira d’initier une stratégie d’alliance multi acteurs au-delà de toute considération raciale, religieuse, politique et frontalière.
Quel statut juridique pour ces déplacé.e.s dont le nombre va s’accroître d’années en années ? Comment financer leur accueil dans les pays hôtes ? Quelles solutions pour endiguer les motifs de départ ?Comment préserver/conserver le patrimoine culturel de ces peuples dont les territoires vont disparaître à jamais ? Comment améliorer l’intégration de ces nouveaux arrivant.e.s face à la montée du populisme et du repli identitaire ?
Voilà quelques préoccupations que la conférence tentera d’aborder avec le concours des participant.e.s et des intervenant.e.s
Retenons que la Conférence de Madrid de 2019 (COP25) sur les changements climatiques, se tient du 02 au 13 Décembre 2019.
Djamiou ABOUDOU