Ce 07 février 2024, s’est tenue à Lomé une rencontre de concertation de haut niveau sur le travail domestique non rémunéré et l’économie du soin. Organisé par le REFAMP-TOGO, le consortium régional pour la recherche en économie générationnelle (CREG), et Population Reference Bureau (PRB), l’atelier a rassemblé des experts et des représentants de la société civile pour discuter de l’impact crucial du travail invisible, principalement effectué par les femmes, sur la croissance économique et le bien-être social.
Aissata FALL, Directrice Afrique de PRB, a souligné l’engagement des pays de l’Afrique de l’Ouest, dont le Togo, envers l’agenda 2063 et la feuille de route de l’Union Africaine sur la capture du dividende démographique. Cette initiative vise à intégrer le genre et le changement démographique dans la planification et la budgétisation, nécessitant des outils adaptés pour analyser l’impact du changement démographique sur la croissance économique.
L’accent a été mis sur le travail invisible effectué au sein des familles, principalement par les femmes, qui ne figure pas dans les analyses économiques en raison de son caractère non rémunéré. Aissata FALL a souligné l’importance de ce travail familial dans la construction de la génération future, malgré les défis posés par les nouvelles normes sociales et la nécessité pour tous d’avoir une activité rémunérée.
Le Professeur Latif Dramani, Président-Coordinateur Représentant Afrique du Réseau NTA, a révélé que le travail domestique non rémunéré représente environ 38% du PIB au Togo, avec une contribution de 30% des femmes et 8% des hommes. Ce travail, bien que vital, demeure invisible et non reconnu, malgré la demande de l’Objectif de Développement Durable 5.4 de le valoriser et de le quantifier.
Au Togo, ce travail non rémunéré, effectué majoritairement par les femmes, représente un capital social estimé à 1500 milliards. Le Professeur a souligné que ce travail est essentiel au fonctionnement normal de la société, soulignant sa valeur inestimable pendant la pandémie de COVID-19, où certaines activités ont été interrompues, mais où le travail domestique est resté indispensable.
La Présidente du REFAMP-TOGO, a exprimé la satisfaction de voir une étude approfondie sur le travail domestique non rémunéré, soulignant l’importance de remédier à cette situation. Elle a souligné l’intention de travailler avec les autorités pour intégrer les résultats de cette rencontre dans les politiques gouvernementales et les actions de plaidoyer.
La rencontre n’a pas abouti à des résolutions immédiates, mais plutôt à une sensibilisation et à la fourniture d’informations pour que la société civile puisse les intégrer dans ses plaidoyers auprès des décideurs. L’objectif ultime est de voir comment les politiques publiques peuvent soutenir cette charge de travail indispensable pour la préparation de la future génération.
Cette rencontre marque un pas important vers la reconnaissance officielle du travail domestique non rémunéré et de son rôle vital dans la société togolaise. Les débats suscités ouvriront la voie à des actions concrètes pour valoriser et intégrer ce travail invisible dans les politiques nationales.
Djamiou ABOUDOU (+22890680521)