
Le 3 octobre 2025, Lomé a été le théâtre d’une grande conférence dédiée à la souveraineté africaine, réunissant chercheurs, universitaires, acteurs de la société civile et jeunes leaders. Organisée par le groupe de presse le défenseur info Sarl-U et le collectif des jeunes panafricanistes du Togo., cette rencontre a pour thème central : « Esclavage et colonialisme, de la mémoire aux réparations ». Avec le groupe de presse le défenseur info Sarl-U et le collectif des jeunes panafricanistes du Togo.
Parmi les conférenciers figuraient des personnalités éminentes telles que Dr Ekue Gada, politiste et historien à l’Université de Lomé, Dr Maman Alourou, historien et enseignant vacataire, ainsi qu’Amévi Agbéri GONON, chargée du genre et politiques publiques au consortium Centre Africa-Obota Togo (CAO-TOGO).
Dans son intervention, Dr Maman Alourou a souligné l’importance de retracer le contexte des politiques de réparation. Selon lui, il est crucial de comprendre les impacts du colonialisme, qui a conduit à l’expropriation des terres et à l’imposition de monocultures profitant principalement aux colonisateurs. Il a également évoqué l’esclavage, précisant que plus de 12 millions d’Africains ont été déportés vers le continent américain, où ils ont été soumis à des conditions inhumaines. Cette exploitation a enrichi les esclavagistes occidentaux et a contribué à l’industrialisation de l’Europe.
Dr Alourou a plaidé pour une reconnaissance officielle de ces crimes, appelant à une réparation à la fois morale et matérielle, incluant des compensations financières et la restitution des objets spoliés.
Julien Ségbédji, journaliste et responsable du groupe de presse le défenseur info, a insisté sur la nécessité d’une action collective pour préserver la mémoire commune et réparer l’histoire africaine. Il a recommandé l’intégration de cours d’histoire dans le système éducatif afin de sensibiliser les jeunes à leur héritage historique. « Il faut revenir sur l’histoire africaine pour bâtir une Afrique plus solidaire », a-t-il déclaré.
La conférence a abouti à une déclaration finale soulignant plusieurs points essentiels :
- Prise de conscience accrue des impacts persistants du colonialisme en Afrique.
- Renforcement de la mémoire collective, notamment par l’éducation.
- Synergie entre chercheurs, société civile et institutions pour construire un discours commun.
- Rôle central du Togo dans la dynamique panafricaniste.
Les recommandations formulées pour le Togo incluent :
- Intégrer l’histoire coloniale dans les curricula scolaires.
- Valoriser les lieux de mémoire et assurer leur entretien.
- Encourager la recherche sur les crimes coloniaux.
- Promouvoir des réparations symboliques et culturelles.
Pour le plaidoyer panafricain, les participants ont proposé de créer un réseau panafricain regroupant chercheurs, médias et sociétés civiles, et de porter la question des crimes coloniaux au niveau de l’Union africaine.
L’Honorable Kodjo Gnatsé a également pris la parole, soulignant que la question des réparations doit faire l’objet d’auditions parlementaires publiques. Il s’est engagé à déposer une initiative pour faire avancer ce sujet au sein des commissions.
Les recommandations validées par l’ensemble des participants constitueront une feuille de route pour l’avenir, avec un suivi assuré par le comité d’organisation et ses partenaires.