Dans le cadre de ses actions de lutte contre l’abandon scolaire constaté chez les jeunes filles en milieu rural, ACDIEF a initié un programme de soutien scolaire et de vulgarisation de l’outil informatique. Cette initiative est destinée à accompagner les jeunes filles des milieux ruraux, en période de vacances. Suivez cette interview de BATCHOWANG Malaba, sociologue, chargée du programme genre et développement à ACDIEF.
Pourquoi le camp de soutien scolaire destiné aux jeunes filles ?
Nous ne sommes pas sans savoir que les vacances sont les périodes où les élèves ont plus de temps et pour cela, ils se livrent à des divertissements qui ne sont pas forcément bénéfiques pour leur épanouissement. Les jeunes filles surtout dans les milieux ruraux sont encore plus exposées. Ce que l’on remarque souvent c’est qu’à la rentrée certaines sont obligées d’arrêter les études par faute de moyens pour s’offrir des fournitures scolaires et d’autres dans la recherche des moyens pour s’assurer la rentrée sont obligées de se livrer à la prostitution avec les conséquences que nous connaissons entre autres : les grossesses précoces, les maladies sexuellement transmissibles pour ne citer que celles ci.
Pourquoi vous avez choisi d’initier ces jeunes filles en informatique ?
Nous avons fait un constat selon lequel les jeunes surtout les filles dépendent des réseaux sociaux et chacun cherche à se procurer d’un portable Android et beaucoup ne savent pas qu’avec cet outil aujourd’hui, l’on peut faire plusieurs choses dont les recherches puisque nous sommes dans le secteur de l’éducation. Tout cela parce qu’ils n’ont pas des bases en informatique pour faire un bon usage des téléphones dont ils disposent aujourd’hui.
Pourquoi avez vous ciblé les jeunes filles ?
Notre association œuvre pour le développement intégral de la jeune fille et dans cette optique, nous avons mis en place un programme de mobilisation de la gente féminine pour son implication au processus de développement au Togo. Nous nous sommes référés à l’ODD 5 pour initier ce programme. Avec la politique de parité genre que prône l’Etat togolais, bon nombre de filles ne sont pas encore conscientes qu’elles ont un rôle important dans le développement de notre pays. Notre objectif c’est d’amener d’abord les jeunes filles à comprendre pourquoi elles doivent étudier, ensuite sensibiliser ces dernières sur la nécessité de parvenir à l’équité genre pour un développement inclusif et enfin leur apporter les dons en fournitures scolaires pour les permettre de poursuivre la rentrée prochaine.
Pourquoi avez vous choisi Djagblé si le besoin se fait sentir partout ?
D’abord, Djagblé fait partie de nos zones d’intervention. ACDIEF est une jeune association qui jusqu’à présent, autofinance ses activités. L’association a commencé ses activités à Lomé mais nous avons remarqué que le phénomène est récurrent dans les milieux ruraux et comme Djagblé est une zone rurale proche de Lomé à cause de nos moyens limités, nous avons décidé de mener ces activités là.
Pensez-vous élargir ces activités dans d’autres zones rurales du Togo ?
Bien sûr c’est notre plus grand désir, c’est pour ça que nous faisons appel aux personnes de bonne volonté de nous aider à y parvenir.
Quelles sont vos perspectives ?
Nos perspectives c’est de doter le CEG Djagblé d’une salle d’informatique pour permettre aux élèves d’approfondir leurs connaissances dans la matière, de mettre en place un groupe de pairs de jeunes filles et surtout ouvrir un magasin de formation où les filles se feront former en AGR pour leur autonomisation financière.
Djamiou ABOUDOU