Kpa Domeviwo du Togo signifie en langue Ewé du Togo « Les Enfants en Situation de Rue du Togo ». L’Association a été officiellement fondée en août 2018 à Grenoble, Préfecture de l’Isère, en France. Elle est une association humanitaire à but non lucratif, reconnue d’utilité publique. Elle est actuellement en cours de création au Togo.
Sa création résulte de la motivation de Koffi Mensah Agbelessessi (Djeyi) et de sa forte sensibilisation à la cause des enfants en situation de rue, mais aussi de sa longue expérience dans le travail avec les enfants des orphelinats, des enfants sourds et handicapés physiques et mentaux dans le cadre de l’enseignement de son art (la danse, les percussions et les arts de la scène). Djeyi est un artiste danseur et chorégraphe. De sa rencontre avec Brigitte Palamini, sensibilisée sur la cause des enfants africains suite à de nombreux séjours en Afrique, et d’une importante expérience dans le domaine humanitaire, naît l’association. Pour rappel, Brigitte s’est fortement impliquée par le passé dans une association au Niger pour la scolarisation des enfants nomades touaregs. Djéyi et Brigitte sont tous deux co-fondateurs.
La cause pour laquelle ils agissent : celle de centaines d’enfants abandonnés au Togo, livrés à eux-mêmes, en détresse extrême, pour lesquels l’indifférence n’est pas acceptable.
C’est un combat, un engagement dans lesquels se sont inscrits les deux cofondateurs et les membres actifs français et togolais.
L’objectif est de sortir de la rue quelques-uns de ces enfants si défavorisés et leur permettre une réinsertion scolaire et/ou professionnelle – leur apporter dans la mesure du réalisable : soins – sécurité – protection et maintenir pour eux leur culture et leurs traditions telles que la danse, les percussions, les échasses), les événements tels que les défilés traditionnels, le sport… Aussi, AKDT propose des formations de courte durée sur l’hygiène, l’environnement, des ateliers créatifs. Il s’agit aussi de leur fournir des objets de première nécessité tels que chaussures, couvertures, produits d’hygiène, etc.
En une année, deux garçons ont été placés en apprentissage dont un est parrainé, un troisième en centre d’accueil avec reprise de scolarité.
Pendant l’année 2019 une dizaine d’événements ont été organisés : carnaval, danse et percussions, match de football, opérations environnement, ateliers lecture, travail manuel, créations, animations orphelinats et une grande journée de Noël réunissant une centaine d’enfants. Un projet de formation professionnelle pour 10 enfants est en cours de réalisation pour l’apprentissage de créations en bambou (bambougraphie) dispensée par un artiste créateur du Bénin, en mai 2020, à Lomé (en raison de la pandémie Coronavirus covid 19, celui-ci est reporté en octobre 2020)
Nos projets :
– Sortir et orienter au moins 3 enfants, chaque année.
– Acquérir un local d’accueil afin d’accueillir provisoirement un enfant en grand danger ou détresse, ou malade afin de lui offrir un hébergement et les soins de première nécessité. Mais aussi « Créer un refuge » pour échapper temporairement un ou deux jours, à la rue, pour l’hygiène, échanger, se confier, manger, un lieu calme pour pouvoir écouter et orienter l’enfant, le réconforter dans un endroit où il se sente en sécurité avec les membres de l’association – un accueil avec quelques livres, vêtements, matelas, eau.
- Assurer le suivi des enfants déjà « placés » mais aussi leur apporter dans la mesure du possible, une existence familiale et chaleureuse, et leur transmettre ou leur faire conserver leurs traditions culturelles.
Outre la poursuite des activités déjà entreprises les deux années précédentes, cette année l’accent est mis sur un projet de « camp chantier international » pour le mois d’octobre. Les missions que nous envisageons d’accomplir, consistent à proposer aux enfants des ateliers portant sur l’hygiène, le secourisme, l’environnement, mais aussi l’apprentissage des techniques de Batik avec différents pagnes traditionnels, ainsi que des initiations et perfectionnements en percussions, danse, échasses, contes qui leur permettra de conserver leur culture traditionnelle. Ces activités seront complétées par des visites culturelles pour la mémoire de leur peuple comme par exemple la visite de la Maison des Esclaves à Agbodrafo, des fermes et jardins pédagogiques, etc. Ce projet est en ébauche et pourra éventuellement être complété par d’autres activités et fera appel à des volontaires sur une période de trois semaines.
La situation d’URGENCE liée aux mesures gouvernementales d’urgence sanitaire liées au Coronavirus Covid 19
La Situation :
Des restrictions ont été imposées par le gouvernement togolais relatives aux risques d’épidémie Coronavirus, et tout particulièrement la fermeture de tout le littoral. Les enfants abandonnés, qui occupent les plages de Lomé, ont été sommés de quitter les lieux. Les plages sont bordées de bars au sein desquels ils avaient parfois la possibilité de faire quelques petits travaux, et avoir quelques francs en fin de journée pour acheter un peu à manger et à boire.
Les injonctions très sévères de l’armée, ont plongé très subitement ces enfants dans un désarroi total, et immédiatement ils se sont retrouvés sur les trottoirs, éplorés, complètement démunis, suppliant Djeyi Agbelessessi qui était parti se rendre compte de la situation, de les aider.
L’association a pris le jour même la décision de sortir un groupe de 10 enfants (sachant qu’ils sont des centaines) pour les mettre à l’abri. Djeyi a trouvé un logement de 2 chambres à louer pour un coût de cent mille francs CFA, et est retourné à la plage avec la crainte qu’ils aient fui. Or, ils attendaient Djeyi qui a finalement constitué un groupe de 14 enfants, dont 5 filles et un petit garçon de 6 ans sourd et muet.
Ceux-ci ont été emmenés dans la maison familiale pour leur apporter les premiers soins. Dans le même temps, a été lancé sur Facebook un appel aux dons afin de financier la nourriture et toutes les affaires de première nécessité. Dès le lendemain, ils étaient installés, et pouvaient manger à leur faim.
Il a fallu acheter des nattes, des fournitures diverses de seaux, fournitures pour préparation des repas, ainsi que des vivres. Ces 14 enfants sont à l’abri, bien installés, et c’est toute l’équipe de notre association qui se relaie auprès d’eux pour la préparation des repas, et les occuper dans diverses activités.
Cette situation d’urgence risque de durer. Le logement a été loué pour un mois, mais sachant que le gouvernement togolais a renforcé ses mesures d’urgence sanitaire, il est très probable qu’elle se poursuive sur trois mois.
Les besoins nécessaires pour tenir cette action sur une durée de trois mois : vivres, et apports financiers pour assumer les dépenses de location des chambres, soins d’hygiène et de santé, protection sanitaire, et un peu de frais de fonctionnement pour les membres (sachant que tout est réalisé dans le cadre d’un strict bénévolat, toutefois la situation actuelle implique des frais divers : publication médias, communication, cyber, transport pour les membres de l’asso se rendant chaque jour sur les lieux, etc).
Depuis le début de cette action pour 14 enfants, d’autres enfants se sont joints, ils sont à présent 18, sachant également que certains d’autres viennent pour un repas, ou pour une douche… qui ne peut leur être refusé.
Il convient également de se projeter sur la fin de crise ; en effet, pour ces enfants le risque est grand que leur situation de rue reste inchangée, or cela ne nous semble pas acceptable, voire même considérée comme un « échec ».
L’association AKDT réfléchit à des solutions visant à placer certains de ces enfants en orphelinat ou centre d’accueil, avec accompagnement pour reprise de scolarité ou formation professionnelle, ou parrainage, etc…
L’enfant de 6 ans sourd et muet, sans connaissance du langage des sourds, pourrait être placé dans une école spécialisée, avec hébergement.
Concernant les besoins de l’association : la situation d’urgence gérée actuellement, montre bien la priorité et nécessité absolue qui doit être donnée dans l’acquisition d’un local dédié à l’association, avec le minimum nécessaire pour des accueils d’urgence et temporaires.
Djami A.