COP30 : les banques multilatérales triplent leurs financements climatiques d’ici 2030
À l’occasion de la 30ᵉ Conférence des Parties (COP30) sur les changements climatiques, qui se tient à Belém jusqu’au 21 novembre, les banques multilatérales de développement (BMD) ont réaffirmé leur engagement en faveur du financement climatique. Lors d’un panel organisé par les Fonds d’investissement climatiques (CIF), ces institutions ont annoncé une accélération de leurs efforts pour mobiliser des ressources substantielles et innovantes, afin de soutenir l’adaptation et la résilience face aux dérèglements climatiques.

La résilience climatique, un investissement et non un coût
« Financer la résilience face au climat n’est pas un coût, c’est un investissement », ont martelé les responsables des BMD, soulignant que l’adaptation est désormais une priorité incontournable. Ilan Goldfajn, président du Groupe de la Banque interaméricaine de développement (BID), a annoncé que les BMD tripleront leurs financements pour la résilience d’ici 2030, visant un total de 42 milliards de dollars. « Nous transformons la préparation en protection et la résilience en opportunité », a-t-il déclaré.
Tanja Faller, de la Banque de développement du Conseil de l’Europe, a rappelé que le changement climatique aggrave les inégalités sociales, touchant davantage les populations les plus vulnérables. « Une crise climatique se transforme aussi en crise sociale », a-t-elle alerté, insistant sur la nécessité d’une action ciblée.

L’Afrique montre la voie
Kevin Kariuki, vice-président de la Banque africaine de développement (BAD), a présenté les initiatives phares de son institution. La BAD a lancé le Guichet d’action climatique, un instrument de financement dédié aux pays à faible revenu, et le programme YouthADAPT, qui a déjà soutenu 41 entreprises dirigées par des jeunes dans 20 pays africains. Ce programme a généré plus de 10 000 emplois (dont 61 % dirigés par des femmes) et mobilisé 7 millions de dollars de financements supplémentaires.
« L’adaptation et l’atténuation sont au cœur de nos interventions climatiques », a souligné M. Kariuki, précisant que des pays comme l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Suisse sont devenus des partenaires clés pour cofinancer ces projets.
Lula lance un appel solennel pour éviter « la tragédie humaine »
Le président brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva, a ouvert la COP30 en appelant à une accélération des investissements climatiques pour éviter une catastrophe mondiale. « Sans l’Accord de Paris, la température de la Terre aurait augmenté de 4 à 5 degrés », a-t-il rappelé, avant de plaider pour trois piliers :
- Le respect des engagements pris par les États ;
- L’accélération de l’action publique pour sortir des énergies fossiles et de la déforestation ;
- Placer l’humanité au centre des politiques climatiques, en soulignant que des milliers de personnes sombrent dans la pauvreté à cause du changement climatique.
« L’urgence climatique est une crise des inégalités. Nous devons construire un avenir où l’on peut encore rêver », a-t-il conclu, sous les applaudissements.
Un appel à la coopération internationale
Mukhtar Babayev, ministre azerbaïdjanais de l’Écologie et président sortant de la COP, a rappelé les 300 milliards de dollars promis par les pays développés, exigeant des engagements concrets. « Vous devez nous dire comment ces fonds seront fournis », a-t-il lancé, appelant à renforcer la volonté politique pour une action mondiale.
La présidence de la COP a été officiellement transmise au diplomate brésilien André Corrêa do Lago, chargé de mener les négociations dans un contexte marqué par l’urgence climatique et les défis de la coopération internationale.
À suivre : Les négociations se poursuivent à Belém, avec l’adoption attendue de nouvelles mesures pour financer l’adaptation et la résilience des pays les plus vulnérables.
作者:Djamiou ABOUDOU
