
Alors qu’il croyait mettre les siens à l’abri en quittant le Togo, M. ABALO Enouwagbe Komi, informaticien réfugié en Suisse depuis 2017, affirme que sa famille restée au pays subit des représailles persistantes. Dans un entretien téléphonique accordé à L’Émissaire, l’exilé togolais a décrit avec émotion les agressions, intimidations et menaces qui viseraient son épouse, ses deux jeunes enfants et même ses parents, en raison de ses choix passés.
Précisant que ces allégations relèvent uniquement de son témoignage, notre rédaction basée à Lomé a recueilli ses déclarations sans pouvoir les vérifier de manière indépendante. M. ABALO assure que ces persécutions seraient une réponse à son refus, avant son exil, de se plier à certaines pressions politiques.
Une fuite pour échapper à la mort
L’exil de M. ABALO trouve son origine dans son opposition, en tant qu’informaticien à la HAAC (Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication), à la fermeture arbitraire des médias privés City FM et LCF, une décision qu’il jugeait contraire à la liberté de la presse. « On m’a ordonné de me taire sous peine de mort », confie-t-il depuis la Suisse. En 2017, il quitte précipitamment le Togo et obtient l’asile politique en Europe.
Mais loin d’apaiser les tensions, son départ aurait déclenché une vague de persécutions contre ses proches.
Une famille prise pour cible
Selon son témoignage, les incidents se multiplient :
- Août 2023 : son père est renversé par une voiture devant son domicile. Résultat : deux jambes brisées, six mois d’hospitalisation. La famille dénonce un acte délibéré.
- Début 2025 : son épouse est percutée par une moto alors qu’elle emmenait leur fils à l’hôpital. Fracture du poignet, deux mois d’immobilisation. Le conducteur a disparu.
- Surveillance constante : des individus se présentant comme d’anciens collègues interrogent régulièrement la famille sur ses activités en Suisse.
« Ils veulent me faire comprendre que je suis toujours dans leur viseur, même à distance », explique M. ABALO, la voix tremblante. Selon lui, ses proches, par peur, minimiseraient ces incidents lors de leurs rares échanges.
Un retour impossible
Le réfugié togolais est catégorique : « Si je retournais au Togo, je ne sortirais pas vivant de l’aéroport. » Il révèle aussi avoir été convoqué le 25 février 2025 à Berne, où des représentants de l’ambassade togolaise étaient présents pour « vérifier son identité ». Malgré ses preuves, ses anciennes fonctions à la HAAC (Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication) auraient été contestées.
Par La Rédaction
Note: cet article repose sur les déclarations de M. ABALO Enouwagbe Komi. L’Émissaire, en raison des contraintes géographiques, n’a pas pu recouper ces informations avec des sources locales.