Débat en Gambie sur la loi autorisant les mutilations génitales féminines : un enjeu majeur pour les droits des femmes
Sous-titre : Le projet de loi suscite une vive controverse et mobilise militants et défenseurs des droits de l’Homme
En Gambie, le 18 mars 2024, les députés ont voté massivement en faveur du projet de loi visant à lever l’interdiction des mutilations génitales féminines (MGF) en vigueur depuis 2015. Ce vote a déclenché un débat intense au sein du pays à majorité musulmane, mettant en lumière des enjeux cruciaux pour les droits des femmes.
Alors que le député Almameh Gibba justifie le projet de loi par la préservation des principes religieux et des normes culturelles, de nombreux militants et défenseurs des droits de l’Homme dénoncent un « dangereux précédent » pour les droits des femmes en Gambie. Si ce texte est définitivement adopté, la Gambie deviendrait le premier pays au monde à supprimer les protections contre les mutilations génitales féminines.
Les mutilations génitales féminines sont largement reconnues comme une violation des droits des jeunes filles et des femmes, reflétant une profonde inégalité entre les sexes et constituant une forme de discrimination. Selon un rapport de l’Unicef, 76% des femmes gambiennes âgées de 15 à 49 ans ont subi des MGF, avec des conséquences néfastes sur leur santé physique et mentale.
Face à cette situation, les avis sont partagés : tandis que certains religieux musulmans font pression pour la levée de l’interdiction, les militants des droits des femmes militent pour son maintien. Des voix s’élèvent pour rappeler l’importance de mettre fin à cette pratique barbare et d’empêcher toute régression en matière de droits fondamentaux.
En réaction à ce débat crucial, Jaha Dukureh, survivante des MGF et fondatrice de Safe Hands for Girls, appelle à l’action : « Les MGF doivent prendre fin avec notre génération ». Les organisations telles que l’ONG Equality Now mettent en garde contre le risque que la levée de l’interdiction ne soit qu’une première étape menant à d’autres reculs en matière de droits, comme la loi sur le mariage des enfants.
Alors que le projet de loi est soumis à un dernier examen avant un vote final dans environ trois mois, la mobilisation des militants des droits de l’Homme et des défenseurs des femmes reste cruciale pour faire entendre leur voix et protéger les droits fondamentaux des femmes gambiennes.
L’Émissaire