Tentative de coup d’État en Guinée. Les forces spéciales affirment tenir la capitale, Conakry. Elles revendiquent l’arrestation du président Alpha Condé. Tôt dans la matinée, ce dimanche 5 septembre 2021, des tirs nourris ont retenti dans la presqu’île de Kaloum, aux abords du palais présidentiel. La situation reste confuse.
Les putchistes revendiquent l’arrestation d’Alpha Condé. Le colonel Mamady Doumbouya, commandant des forces spéciales de l’armée guinéenne qui auraient mené l’insurrection, a livré un message à la radio-télévision nationale, la RTG.
Entouré d’hommes en armes, un drapeau guinéen sur les épaules, il a annoncé la dissolution des institutions, la suspension de la Constitution et la création d’un « comité national pour le redressement et le développement », le CNRD. Il promet un dialogue inclusif pour écrire une nouvelle Constitution.
Reste à savoir si le reste de l’armée va suivre l’appel du colonel Doumbouya et si les affrontements sont réellement terminés.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a d’ores et déjà condamné « fermement », dans un tweet, « toute prise de pouvoir » en Guinée « par la force du fusil ». Le secrétaire général de l’ONU a également appelé à la libération « immédiate » du président Alpha Condé.
Une source proche du président de Guinée-Conakry reconnaît que ce dernier est bien aux mains des insurgés. Mais dans son entourage, aucune autre source ne confirme cette information.
Nous avons appris plus tôt dans la journée de plusieurs sources, que des soldats s’étaient mutinés ce dimanche. Des tirs ont été entendus au centre-ville non loin du palais présidentiel, du ministère de la Défense et du siège de l’état-major des armées. Les premiers tirs ont été entendus dès les premières heures de la journée.
En début d’après-midi, toutes les casernes, par exemple le camp Alpha Yaya, étaient sous haute protection et la sécurité a été renforcée autour des résidences des officiels guinéens.
Les populations, prises au piège, étaient terrées chez elles en début d’après-midi. Selon nos dernières informations, ces évènements ne concernaient que la presqu’île de Kaloum. Le calme prévalait dans la grande banlieue de Conakry.
Joint par RFI, un habitant de cette commune qui a tenu à conserver l’anonymat, témoigne : « Depuis ce matin, on était à la maison, on n’est pas sortis… On a d’abord entendu des tirs partout, de gauche à droite… Personne ne peut sortir. On a entendu des armes lourdes que je n’ai jamais entendues, sauf dans les guerres. Ça tire vers le palais présidentiel. »
Source: RFI