En décembre 2019, un article mettait en lumière les pratiques innovantes de Domovir Bagolo, une agricultrice de 52 ans vivant à Lassia Tuolu, dans la région du Haut Ghana occidental. Cette femme utilise des méthodes écologiques pour améliorer la fertilité de son sol et lutter contre les ravageurs, sans recourir aux engrais chimiques ni aux pesticides coûteux et dangereux.
Au lieu d’utiliser des engrais chimiques, Madame Bagolo a adopté une approche naturelle en utilisant la fiente de ses pintades pour enrichir son sol. Chaque matin, elle récupère le fumier des pintades dans leur poulailler et l’épand sur son champ de trois acres. Cette méthode lui permet d’économiser sur l’achat d’engrais chimiques, qui peuvent coûter cher.
En plus d’améliorer la fertilité du sol, les pintades de Madame Bagolo jouent un rôle clé dans la lutte contre les foreurs des tiges, des organismes nuisibles qui attaquent le maïs. Les pintades se nourrissent de ces ravageurs, ce qui élimine le besoin d’utiliser des pesticides. Cette découverte fortuite s’est produite lorsque les pintades se sont échappées dans le champ et ont commencé à se nourrir des foreurs des tiges.
Paul Daabayire, un agent de vulgarisation agricole de la région, explique que les fientes de pintades contiennent des éléments nutritifs tels que l’azote, le phosphore et le potassium, essentiels à la santé du sol. Il encourage les agriculteurs à adopter ces pratiques simples et rentables, soulignant que peu de connaissances sont nécessaires pour les mettre en œuvre.
Cependant, il est recommandé aux agriculteurs de veiller à la santé des pintades en les vaccinant régulièrement, en raison de leur exposition à des environnements ouverts lorsqu’elles luttent contre les ravageurs. La maladie de Newcastle est particulièrement préoccupante et nécessite une vigilance pour maintenir la santé des pintades.
D’autres agriculteurs, tels que Gbabura Frank, envisagent d’adopter les pratiques de Madame Bagolo pour améliorer leur propre rendement de maïs. Le coût d’une pintade est d’environ 25 cedis ghanéens, et environ 30 volailles par acre sont nécessaires pour obtenir suffisamment de fumier et lutter contre les ravageurs.
Grâce à l’utilisation du fumier de pintade, la production de Madame Bagolo a plus que doublé au cours des trois dernières années, passant de trois sacs de maïs par acre à sept sacs.
Ce projet novateur a été réalisé par Radios Rurales Internationales Ghana, dans le cadre du programme Uniterra soutenu par le gouvernement canadien à travers Affaires mondiales Canada. Ces pratiques écologiques offrent des solutions durables et abordables pour les agriculteurs, favorisant ainsi une agriculture plus respectueuse de l’environnement et plus productive.