L’Association de Défense des Droits des Aides ménagères et Domestiques du Togo (ADDAD-TOGO), a choisi ce 13 janvier 2020 pour présenter ses meilleurs vœux à la population togolaise. Cette journée célébrée à Lomé, a été marquée par plusieurs activités menées par les aides ménagères membres de l’organisation.
Réunies autour d’un arbre à palabre, plusieurs membres de l’association ADDAD-TOGO se sont adressées successivement à la population togolaise, lui présentant leurs meilleurs vœux pour l’année 2020. Cette manifestation va naturellement au delà, profitant de cette journée pour attirer l’attention sur des cas de violations des droits des aides ménagères et domestiques au Togo.
En effet, l’une des caractéristiques des conditions de travail de ces travailleuses est le manque total de réglementation. Aussi, n’importe qui peut s’octroyer les services de ces personnes (généralement des filles et des femmes), sans faire l’objet d’une préparation particulière. Aucun règlement n’exige formellement de ceux qui s’offrent les services des domestiques, le respect de leurs droits en tant qu’êtres humains. Cette situation conduit aux abus de toute sorte et au non respect des droits élémentaires des personnes.
Se référant aux témoignages des concernées elles-mêmes, on découvre l’horreur que vivent ces travailleuses dans de nombreux foyers. Le témoignage d’une fille aide ménagère qui assistait à cette cérémonie de présentation de vœux, résume toutes les difficultés qu’on peut rencontrer dans ce secteur. ‹‹ Suite à l’arrêt de mes études, faute de soutien, j’ai décidé de me prendre en charge en travaillant en tant que domestique au sein d’une famille à Lomé. Mais, au bout de deux (2) mois, j’ai été contrainte à jeter l’éponge, car le rythme du travail était devenu insoutenable pour moi très jeune fille. J’ai travaillé pour une famille qui avait plusieurs enfants. Je devais m’occuper de tout dans la maison: la lessive, la vaisselle, le nettoyage, l’entretien des enfants, la cuisine, la vente à la boutique etc… Je n’avais pas le temps pour dormir. Dans la journée, je somnolais tout le temps. Au bout de deux mois, j’ai dû fuir pour retrouver ma liberté. Aujourd’hui, je suis placée en tant que domestique par l’association ADDAD-TOGO au sein d’une famille qui me traite avec dignité››, raconte Grâce, jeune fille de 18 ans.
Ces cas d’abus sont très courants dans notre pays où la législation prévoit, certes, des lois, mais celles-ci sont peu suivies ou pas du tout. C’est le travail de fond auquel s’attelle ADDAD-TOGO pour permettre aux domestiques de retrouver leur dignité. Aussi, ADDAD-TOGO met en avant, la convention 189 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) qui consacre les travailleuses domestiques comme des travailleurs à part entière dont il faut respecter les droits en tant que tels.
Pour sa part, la présidente de l’association ADDAD-TOGO, Me. Rabiatou TAMBINDJA a insisté sur le devoir des parents qui envoie leurs enfants en ville pour ce genre de travail sans connaître les dangers que cela peut engendrer. ‹‹Cette année nous allons intensifier nos actions de sensibilisation à l’endroit des parents qui envoient leurs filles en ville pour travailler sans connaître chez qui celles-ci viendront rester››, précise la présidente.
Enfin, comme plan d’action pour cette année 2020, l’organisation prévoit intensifier ces interventions surtout à l’intérieur du pays. Les dates phares retenues pour ces actions sont le 8 mars, le 1 er mai et le 16 juin.
Djami