Après huit ans d’un processus minutieux, le Togo a officiellement rejoint le 25 juin dernier le Commonwealth. Dans un entretien accordé à la Télévision Nationale (TVT), le ministre des affaires étrangères, Robert Dussey est revenu sur le processus d’adhésion, les enjeux, les avantages et les opportunités qui y sont liés pour le peuple togolais.
“Un pas important”
Selon le chef de la diplomatie togolaise, “l’adhésion du Togo au Commonwealth est un pas important en termes d’influence et de la présence internationale du pays dans le concert des nations”. Et si elle est avant tout une “volonté politique”, cette adhésion s’est voulue patiente (depuis 2014), le temps de travailler avec le Secrétariat de l’Organisation.
Diplomatie, économie, commerce, “les avantages sont multiples”
Plusieurs évaluations ont ainsi pu être effectuées, aussi bien du côté de Lomé que de Marlborough House (siège du Commonwealth). Résultat, le Togo, fort de plusieurs “avantages diplomatiques, économiques et commerciaux très sérieux” ne peut que s’en féliciter, explique le ministre.
“Ce que le Togo a à gagner comme membre du Commonwealth est tellement important quand on voit la capacité de l’organisation aujourd’hui, que cette adhésion est une très grande satisfaction pour le gouvernement”, assure-t-il. D’ailleurs, poursuit l’officiel, l’exécutif “s’attelle désormais pour que dans les faits les populations puissent le ressentir”.
“Nous ne sommes plus limités seulement dans la zone francophone, nous gagnons plus à avoir de partenaires surtout en termes d’exportation, l’influence du Togo dans le traitement de plusieurs dossiers diplomatiques se renforce et permet au pays d’être présent dans des zones où il n’y était pas, et avec la Grande Bretagne qui ne fait plus partie de l’Europe, nous pouvons davantage développer une relation particulière”, énumère Robert Dussey.
Pas de rupture avec la Francophonie
Quant à un éventuel impact sur la place et le rôle du pays au sein de la Francophonie, le responsable est formel : “il n’y a aucune difficulté à être à la fois membre des deux organisations, nous avons au sein du Com des pays comme le Cameroun, le Rwanda ou encore le Gabon. Ce sont des organisations qui font la promotion de deux langues, et le Togo a historiquement beaucoup d’intérêt à y être. D’ailleurs nous partageons une de nos frontières avec un pays anglophone membre du Commonwealth, le Ghana”, a-t-il détaillé.
Prochaines étapes
L’adhésion actée, de nombreux défis attendent le pays. En interne, un renforcement de l’apprentissage de la langue anglaise est envisagé. A l’extérieur, le Togo procèdera prochainement à la signature de la Charte de l’organisation, et de plusieurs accords et partenariats.
“L’adhésion du Togo au Commonwealth est un fait historique important qu’il faudrait désormais noter dans l’évolution du pays”. C’est aussi un acte économique fort, a conclu Robert Dussey.