Un meunier nous parle de son métier et les raisons profondes pour lesquelles il continue de faire un travail qui, en réalité, ne lui apporte grand chose comme bénéfice. Lisez son récit.
Je me nomme DJAKLO Aklesso. J’ai commencé le métier de meunier depuis l’année 1998. J’ai 35 ans actuellement. Je suis né au Ghana mais aujourd’hui je suis au Togo, plus précisément à Mazada dans le canton de Sessaro au quartier Poroudè. Je travaille au quartier Kozo n’gadè. Je suis père de 4 enfants.
Mon travaille consiste à écraser tout type de grain ou de céréales (maïs, mil, sorgho, piment, tomates, manioc, etc…), avec ma machine.
Actuellement il est difficile de vivre de son travail de meunier. La plupart de nos clients sont des femmes qui faute de moyens financier ne nous paient bien, alors que le carburant coûte cher. Les pièces de rechange coûtent très chères mais les prix payé par les clientes n’évoluent pas. Pour survivre, je suis obligé de pratiquer également l’agriculture.
Je suis obligé de poursuivre mon métier de meunier parce que je suis indispensable à ma communauté. Abandonner pour moi, c’est comme punir les femmes et la population en général. Etant donné que j’ai la chance de pouvoir réparer la machine, je continue à servir la population locale. Beaucoup de collègues ont abandonné faute de moyen pour engager un réparateur. Pour ça, je remercie Dieu pour cette compétence qu’il m’a donnée.
Je demande au gouvernement de revoir leur politique d’impôt. Parce qu’en fait on ne gagne rien avec ce métier ici. C’est juste une aide que j’apporte aux gens d’ici, surtout les femmes et les enfants.
Recueillis par Djamiou ABOUDOU