Avec plus de 15 conflits sur le continent africain, des milliers de personnes vont continuer à se déplacer avec des attentes souvent irréalistes et mal informées », a déclaré Vincent Cochetel, Envoyé spécial du HCR pour la Méditerranée centrale, dans un communiqué de presse.
« Elles font face à un grave danger, et même à la mort, entre les mains de contrebandiers et de trafiquants. Nous devons faire davantage pour éviter un nombre croissant de personnes qui sont la proie de ceux qui cherchent à profiter de la vulnérabilité et du désespoir», a-t-il ajouté.
L’appel de fonds du HCR vise à appuyer un programme visant à empêcher les personnes de tomber entre les mains de passeurs et de trafiquants. Le programme offre des alternatives aux voyages dangereux dans les premiers pays d’asile et apporte une assistance humanitaire et un soutien accrus aux survivants des violations et abus des droits humains.
Dans le même temps, le HCR exhorte les États à combler une dangereuse lacune dans les capacités de secours en mer Méditerranée, à faire davantage pour démanteler les réseaux de contrebande et de trafic, et à faire en sorte que les responsables rendent des comptes grâce à tous les mécanismes juridiques disponibles.
Selon l’agence onusienne, il importe de redoubler d’efforts pour développer des voies complémentaires permettant aux réfugiés de trouver des solutions, notamment par un accès plus efficace aux procédures de réunification des familles.
On estime qu’au moins 507 personnes sont mortes ou ont disparu en Méditerranée centrale et occidentale en 2019. Le nombre de personnes qui meurent sur les itinéraires de contrebande et de trafic avant même d’atteindre la mer est inconnu, mais il est probable qu’il soit encore plus élevé.
Les personnes qui survivent sont confrontées à des violations généralisées des droits humains lors de leur voyage depuis l’Afrique subsaharienne en passant par l’Afrique du Nord, y compris la torture, les passages à tabac, l’extorsion et l’esclavage. Les femmes et les filles en particulier sont exposées au risque de viol et d’agression sexuelle. Certains souffrent aux mains de passeurs et de trafiquants depuis plus d’un an.
Malgré les efforts du HCR et d’autres organisations humanitaires, les risques et les abus continuent d’augmenter le long de la route de l’Afrique subsaharienne vers l’Europe. On constate qu’un nombre croissant de personnes qui ont emprunté cet itinéraire souffrent d’un état de santé extrêmement précaire et de traumatismes psychologiques. Par conséquent, bon nombre des personnes qui ont parcouru cette route et qui, autrement, n’auraient peut-être pas droit au statut de réfugié, pourraient avoir besoin d’autres formes de protection humanitaire.
Source: ONU INFO