
Une récente analyse des données de l’Association mondiale de l’éclairage hors réseau (Gogla) révèle une tendance inquiétante : les investissements dans le secteur de l’énergie solaire hors réseau ont fortement ralenti en 2023 à l’échelle mondiale. Cette nouvelle est préoccupante pour les professionnels de l’électrification rurale, tant en Afrique que dans le reste du monde.
Selon le rapport publié le 26 avril, le secteur de l’énergie solaire hors réseau a attiré seulement 425 millions de dollars d’investissements en 2023, soit une baisse significative de 43 % par rapport à l’année précédente. Cette diminution est particulièrement marquée dans le segment des mises à l’échelle, ce qui soulève des préoccupations quant à la capacité du secteur à contribuer à l’accès universel à l’énergie d’ici 2030, tel que prévu dans les objectifs de développement durable (ODD).
Cette situation est d’autant plus préoccupante en Afrique, où 600 millions de personnes continuent de vivre sans accès à l’électricité. Les investissements dans l’énergie solaire hors réseau sont essentiels pour combler ce déficit énergétique crucial.
Le rapport de la Gogla indique que sur les 425 millions de dollars investis en 2023, la majorité a été allouée sous forme de dettes (281 millions de dollars), suivie des capitaux propres (128 millions de dollars) et des subventions (15,5 millions de dollars). Cependant, sans davantage d’instruments de réduction des risques et de financements concessionnels, le secteur de l’énergie solaire hors réseau risque de ne pas atteindre l’échelle nécessaire pour répondre aux objectifs de développement mondiaux.
Actuellement, le monde nécessite environ 3 milliards de dollars d’investissements par an d’ici 2030 pour atteindre l’objectif 7 des ODD sur l’accès universel aux énergies propres. L’énergie solaire hors réseau est largement considérée comme une solution idéale pour accélérer l’électrification rurale en Afrique subsaharienne.
Parmi les solutions hors réseau distribuées en Afrique, on trouve les systèmes solaires domestiques et les mini-réseaux. Ces infrastructures permettent d’alimenter les communautés rurales en électricité, offrant ainsi des opportunités de développement économique et social.
Malgré ces défis, des initiatives positives émergent en Afrique, telles que le déploiement de mini-réseaux par des entreprises comme Nuru en République démocratique du Congo et des investissements importants au Nigeria soutenus par des institutions comme la Banque africaine de développement et la Banque mondiale.
Face à ces enjeux, un engagement financier accru et des politiques favorables sont indispensables pour stimuler les investissements dans l’énergie solaire hors réseau en Afrique et ainsi accélérer l’électrification des zones rurales, contribuant ainsi à la prospérité et au bien-être des populations.
L’EMISSAIRE