Alors que le Kenya pleure ses morts suite à des inondations dévastatrices ayant fait 118 victimes selon le dernier bilan, l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad) met en garde contre de nouvelles pluies torrentielles qui pourraient frapper au moins trois autres pays de la région.
Le bilan des inondations s’aggrave au Kenya alors que les pluies diluviennes persistent dans plusieurs comtés de ce pays d’Afrique de l’Est. Lundi dernier, le 29 avril, la rupture d’un barrage près de la ville de Mai Mahiu, dans le comté de Nakuru, a fait grimper le bilan à 42 morts selon une évaluation provisoire de Susan Kihika, la gouverneure du comté. De nombreuses personnes sont encore ensevelies sous les décombres, a averti la gouverneure Kihika, portant le bilan total des inondations au Kenya à 118 morts. Vendredi dernier, le gouvernement central avait annoncé 76 décès, principalement dans la capitale Nairobi.
Les fortes pluies ont également entraîné le déplacement de milliers de personnes à Nairobi. Isaac Maigua Mwaura, porte-parole du gouvernement, a exprimé ses condoléances aux familles des victimes, notant que plus de 131 000 personnes ont été déplacées. Les précipitations ont également causé d’importants dommages aux infrastructures dans 24 des 47 comtés du Kenya.
La situation reste critique alors que de nouvelles pluies sont prévues dans la corne de l’Afrique au cours des prochains jours. L’Igad, basée à Djibouti, appelle à la prudence et à la vigilance dans toute la région, exhortant les populations à respecter les mesures de sécurité et les protocoles de préparation aux catastrophes pour limiter les dégâts.
Selon le Centre de prévision et d’applications climatiques de l’Igad (ICPAC), des précipitations importantes sont attendues cette semaine dans le centre et l’ouest du Kenya, le nord de l’Ouganda, le sud de l’Éthiopie et le centre de la Somalie. Les prévisions pour le mois de mai indiquent une augmentation des précipitations, notamment dans la partie orientale de la région, augmentant le risque d’inondations dans des zones sensibles telles que les bassins de Juba-Shebelle et les centres urbains.
Ces inondations surviennent après cinq années de sécheresse intense dans toute la corne de l’Afrique. Les scientifiques attribuent ce changement brutal et meurtrier à El Niño, un phénomène climatique caractérisé par une hausse de la température à la surface de l’eau dans l’est de l’océan Pacifique, provoquant des sécheresses dans certaines régions et des inondations dans d’autres.