Le récent rapport de MarketsandMarkets révèle une tendance significative dans le domaine de la gestion des déchets : le marché mondial a atteint 1219,6 milliards de dollars en 2024 et devrait augmenter à 1598,1 milliards de dollars d’ici à 2029. Cette augmentation reflète une prise de conscience croissante de l’importance de la gestion durable des déchets, avec un accent particulier sur les projets contribuant à l’action climatique, en particulier en Afrique.
Le Forum mondial de l’économie circulaire, qui s’est ouvert le 15 avril 2024 à Bruxelles, a été l’occasion pour Afrik 21 d’évaluer l’impact de cette démarche sur le continent africain, au-delà du simple recyclage, en croisant les perspectives des experts pour accélérer l’économie circulaire.
L’économie circulaire, axée sur des pratiques telles que l’approvisionnement durable, l’écoconception, et le recyclage des déchets, vise à étendre le cycle de vie des produits pour réduire la consommation de matières premières et la production de déchets. Si initialement, l’objectif était la préservation des ressources naturelles et la protection de l’environnement, cette approche évolue désormais vers la lutte contre le réchauffement climatique.
Selon la Banque africaine de développement (BAD), l’économie circulaire pourrait réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 60 % d’ici à 2050. Pourtant, si l’Afrique ne représente que 4 % des émissions mondiales de GES, elle est particulièrement vulnérable aux effets du changement climatique.
Contrairement à des sociétés plus développées, les pratiques de conservation et de réutilisation des ressources sont déjà courantes en Afrique, reflétant une forme précoce d’économie circulaire. Cependant, le potentiel de cette approche reste largement sous-exploité sur le continent.
Des pays comme l’Égypte, le Maroc, ou le Kenya se démarquent dans la valorisation des déchets, tandis que d’autres peinent à adopter des stratégies efficaces. Pourtant, l’application de l’économie circulaire pourrait aider ces pays à réduire leur vulnérabilité aux chocs climatiques.
L’accès au financement et une volonté politique sont essentiels pour accélérer l’économie circulaire en Afrique. Malgré l’engagement de certaines PME dans cette démarche, beaucoup ne sont pas soutenues par des politiques incitatives ni par des financements adéquats.
En conclusion, l’Afrique a le potentiel de devenir un acteur majeur de l’action climatique grâce à l’économie circulaire. Cependant, cela nécessite un engagement accru des gouvernements, des partenariats renforcés, et un accès accru au financement pour les initiatives durables.
Djamiou ABOUDOU