Après une nouvelle nuit de heurts avec les forces de sécurité, les manifestants hostiles au coup d’État militaire au Soudan ont réinstallé jeudi 28 octobre des barricades à Khartoum, sur fond de pressions internationales croissantes pour un retour du pouvoir civil.
Les briques s’entassent avec fracas. Troncs d’arbre, pneus ou cylindres métallique, tout est bon pour relever la barricade déblayée quelques minutes plus tôt par des soldats. Chaque soir, les manifestants repassent après les déblayeuses pour verrouiller leur quartier. « On a déjà vécu ça il y a deux ans, raconte l’un d’eux. Lundi, au moment du coup, personne n’a été choqué. En deux heures, on avait déjà imprimé des flyers, organisé des réunions et planifié les blocages et la désobéissance civile. Nous savons comment communiquer sans se faire attraper. On a beaucoup appris. On connaît leurs techniques, on sait ce qu’ils vont faire. Nous sommes prêts. »
Ces militants s’attendent à ce que les arrestations se poursuivent massivement jusqu’à la manifestation de samedi. « Avec la fermeture des télécommunications, ils vont évidemment frapper encore. Là, on est en train de marcher ensemble, c’est possible qu’ils débarquent. Leur problème, ce sont les jeunes. Ils savent que ce sont les forces vives qui mettent le feu aux barricades qui bloquent les rues et qui ont été en première ligne contre el-Béchir. Nous sommes prêts à mourir pour ne pas retourner en arrière. »
Des patrouilles de miliciens ont été repérées à bord de pickup. Sur les coups de minuit, la foule se disperse subitement pour éviter toute confrontation.
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