Ce 27 décembre 2023, le Forum des Femmes pour la femme et l’enfant a inauguré la troisième édition du Café Genre, un événement phare dans le cadre de la campagne des 16 Jours d’activisme contre les violences basées sur le genre. L’atelier, qui a eu lieu à Lomé, a rassemblé divers acteurs, dont des représentants des agences du système des Nations Unies, le gouvernement togolais, des ambassades, les médias, le secteur privé, ainsi que des associations de femmes entrepreneurs et des groupements de femmes.
Le thème central de cette édition, « Tous Unis Contre les Violences Faites aux Femmes, aux Filles et aux Enfants », met en lumière l’engagement du Togo à promouvoir l’équité genre à tous les niveaux et à respecter les droits fondamentaux de la femme et de la fille.
L’événement a été inauguré par le Ministère de l’Action sociale et de la Promotion de la femme et de l’alphabétisation, qui a souligné l’importance de l’initiative. Le président Faure E. Gnassingbé, champion He for She des droits de la femme au Togo, a été salué pour son soutien total à la lutte contre les violences basées sur le genre.
Le Café Genre, depuis ses premières éditions, sert de cadre de dialogue et de partage d’expériences visant à réduire les inégalités de genre et à lutter contre les violences basées sur le genre (VBG). L’édition de cette année a mis l’accent sur l’implication de tous les acteurs, encourageant les contributions des organisations de la société civile, du gouvernement, des partenaires techniques et financiers, du secteur privé et des médias.
Les participants ont été invités à évaluer les efforts déployés par le Togo en matière d’égalité de genre et de lutte contre les VBG, à partager leurs expériences et à identifier des défis et des solutions innovantes. L’objectif ultime était de créer un plan d’action partagé pour accélérer la réduction des inégalités de genre et des VBG.
Selon l’honorable Mme Abougnima-Kadjaka Molgah, cette troisième édition marque un tournant, avec les organisations membres du forum se regroupant sur une plateforme pour accroître leur impact sur le terrain. L’objectif final est de parvenir à une tolérance zéro en matière de violences basées sur le genre.
Pour sa part, M. Ferdinand Koffi Gani, Directeur de cabinet du ministère de l’Action Sociale, de la Promotion de la Femme, et de l’Alphabétisation a présenté les mesures significatives prises par le gouvernement notamment les révisions légales telles que le nouveau code des personnes et de la famille, le code pénal, et le code de l’enfant. Des centres d’écoute ont été mis en place sur tout le territoire national, accompagnant près de 6000 victimes depuis 2019. Un protocole de prise en charge des victimes, impliquant plusieurs ministères clés, a également été instauré, avec des partenaires tels que le PNUD, l’OMS et l’UNFPA et autres apportant leur soutien.
Le Togo a adopté une approche intégrée, mettant l’accent sur la prévention, la sensibilisation, la formation et la participation de divers acteurs, y compris les chefs religieux, les chefs traditionnels, les associations et ONG, ainsi que la population en général. Des numéros verts ont été mis en place pour signaler les cas de violences, renforçant l’importance de la participation de la population pour mettre fin aux violences faites aux femmes, aux enfants et aux hommes. Numéros verts : le 8224 pour signaler des cas de violences faites aux femmes, le 8250 pour signaler des cas de violences faites aux enfants en milieu scolaire, et le 1011 pour signaler tout abus sur les enfants.
En dépit des avancées, Mme Abou Nima Kadjaka souligne qu’il reste du travail à faire, avec trois femmes sur cinq subissant encore des violences. L’accent est désormais mis sur l’attaque des causes endogènes du phénomène (c’est-à-dire l’éducation) pour atteindre l’objectif de tolérance zéro.
Le Café Genre 2023 a été un appel à l’action, soulignant la nécessité d’une collaboration continue et d’une mobilisation collective pour mettre fin aux violences basées sur le genre et promouvoir l’égalité pour toutes les femmes, filles et enfants au Togo.
Djamiou ABOUDOU