Début de la formation collaborative des acteurs Africains et internationaux qui travaillent sur la question de l’agroécologie, la conservation des semences et la lutte biologique. L’ONG togolaise AVES-Togo est l’organisation hôte de cette rencontre qui se tient du 16 au 20 novembre à kpalimé au Togo.
Au total, cette initiative accueille 35 participants venus de plus d’une dizaine de pays dont 4 en provenance du Québec au Canada. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des activités du programme Initiative Climat Afrique Francophone (ICAF), un programme de coopération sud-sud qui a été initié dans la perspective de la préparation de la COP 22 organisée à Marrakech en 2016 par les Nations Unies.
L’objectif du programme est de donner la voix, la parole aux acteurs non-étatiques, les acteurs de la société civile, les représentants des collectivités territoriales mais aussi les entrepreneurs jeunes et les femmes pour qu’ils puissent partager leurs projets et initiatives en lien avec la lutte contre le changement climatique que ce soit en terme d’atténuation, d’adaptation. Il est à noter que l’une des thématiques qui contribuent à la lutte contre le changement climatique comme les énergies alternatives ou vertes, la valorisation des déchets, est la question de l’agroécologie qui est très importante notamment en terme de sécurité alimentaire en Afrique. Il était donc important de réunir ces porteurs d’initiatives engagés dans l’agriculture résiliente pour échanger entre eux sur les perspectives de cette thématique en terme de sécurité alimentaire mais aussi en terme d’opportunités et de création d’emplois.
Cette rencontre de Kpalimé s’inscrit aussi dans un ensemble d’activités qui sont soutenues et portées par Initiative climat mais aussi par le programme micro-financement, le fonds pour l’environnement mondial (FM) et la coopération Québécoise.
D’après, AGBAVITO Kokou Selom, Directeur exécutif de l’ONG AVES-TOGO : ‹‹ l’un des points importants à toucher au cours des discussions, sera les échanges des semences via les technologies de l’information et de la communication. C’est à dire, comment échanger de semences entre personnes vivant chacune à un endroit différent de la planète››.
Cette rencontre sera accompagnée de l’élaboration d’une sorte d’annuaire, un répertoire des acteurs qui travaillent sur la question de l’agroécologie, la conservation des semences notamment en Afrique francophone. Il s’agit donc de constituer ce réseau sur cette thématique qui pourra continuer à travailler ensemble, à collaborer, à échanger et à promouvoir cette filière à travers le plaidoyer auprès des politiques Africains. Les initiatives locales sont importantes, mais ne valent rien si elles ne sont pas soutenues par les politiques publiques par qui les chaînes peuvent être changées. C’est aussi une des réponses liées aux enjeux des négociations internationales portées par les pays du Sud et du nord. ‹‹ Nous sommes convaincus que l’agriculture en tant que premier secteur économique en Afrique et qui est en lien direct avec la sécurité alimentaire est un secteur primordial pour lutter contre le changement climatique››, a affirmé Mériem HOUZIR, Présidente de l’association Initiative Climat et Coordinatrice du programme ICAF.
Elle a ajouté qu’‹‹aujourd’hui on est conscient des problèmes d’insécurité alimentaire que vivent les Africains au quotidien comme l’accès à une alimentation abondante, diversifiée, de qualité et accessible sur le plan économique, ce que ne permet pas l’agriculture conventionnelle. Même si on croit que sur le plan quantitatif, celle-ci peut répondre à la question de la sécurité alimentaire, sur le plan de la qualité, quel type d’alimentation on va proposer à nos citoyens pour qu’ils puissent subvenir à leurs besoins alimentaires mais surtout assurer la santé en plus de l’aspect écologique, essentiel pour la survie de l’espèce humaine dont la population africaine››.
Rappelons que des visites de fermes Agroécologiques dans la région des plateaux sont également au programme.
Djamiou ABOUDOU