Ci-dessous, découvrez les rêves d’école du professeur togolais Zakari Atchagbalé, résident en Côte-d’Ivoire. Il fait ici l’eloge d’uneafricaine, source de développement de l’Afrique mais aussi symbole d’un retour à l’essence de l’homme africain.
Je rêve d’habiter dans une Afrique où tout enfant, normal ou handicapé, fréquente une école. Où ne pas être scolarisé serait comme ne pas être islamisé par un père imam.
Je rêve d’une école où à 12 ans, je sais lire et écrire ma langue ethnique et sais parler couramment la langue dominante du monde et la langue de l’administration de mon pays.
Je rêve d’une école où l’écriture est la même pour ma langue ethnique, la langue de mon pays et la langue du monde. Une écriture comme les hiéroglyphes d’Égypte, les symboles graphiques de Chine, du Japon ou de Corée. Une écriture qui me permet d’écrire une lettre dans ma langue ethnique et la faire lire à mon correspondant congolais dans sa langue ethnique à lui.
Je rêve d’une école à enseignement général jusqu’à 15 ans et à enseignement de spécialité à partir de 16 ans : école spécialisée pour l’enseignement, du primaire au supérieur ; école spécialisée pour la santé : soins et fabrication des médicaments ; école spécialisée dans l’agriculture : production et transformation ; etc.
Je rêve d’une école qui ne soit pas objet de commerce, et qui soit protégée contre les opinions politiques et religieuses lesquelles relèvent d’un domaine strictement privé.
Je rêve d’une école qui commence et s’achève dans le pays et non une école qui se poursuit à l’extérieur. Si un formateur spécialisé manque, on l’invite à effectuer une mission d’enseignement ; si un outil de laboratoire manque on l’importe.
Je rêve d’une école où l’enseignant est le fonctionnaire le plus compétent, dont l’exercice est le plus contrôlé, le fonctionnaire le plus honoré et le mieux payé.
Je rêve …