Communiqué de Paradigm Initiative
Aujourd’hui, le 4 juin 2021, le gouvernement fédéral du Nigéria a annoncé sa suspension des opérations de Twitter, que l’application peut être utilisée comme plate-forme pour des activités susceptibles de saper l’existence de l’entreprise nigériane. De nombreux Nigérians ont lu l’annonce de l’interdiction de Twitter comme un reflet de l’importance de la plate-forme et d’autres plates-formes numériques (médias sociaux) pour les Nigérians dans l’accès aux informations et leur diffusion.
La directive du gouvernement nigérian est à la base, un abus des droits des Nigérians non seulement à la liberté d’expression, mais de nombreux autres droits garantis dans la Constitution nigériane de 1999 (telle qu’amendée), la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Cette suspension, qui est une réaction du gouvernement nigérian à l’application par l’entreprise des règles de sa plate-forme, vise à protéger le gouvernement des critiques, en particulier de la part des jeunes nigérians qui représentent plus de 70% de la population du pays.
Il faut noter que le président nigérian a notamment été isolé de toute forme de responsabilité publique. Il est peut-être le seul président depuis le retour du pays à la démocratie en 1999 qui n’accorde jamais d’interviews en direct ni ne tient de discussions avec les médias. Cette décision vise donc à le rendre irresponsable envers le peuple nigérian qui utilise constamment les plateformes de médias sociaux pour partager son point de vue sur les actions et les politiques du gouvernement. Il est évident que fermer Twitter est illégal et que des politiques illégitimes comme celle-ci sont inacceptables ! Une résolution des Nations Unies de 2016 affirme que les droits des citoyens hors ligne doivent s’appliquer en ligne. Par coïncidence, cette résolution a été coparrainée par le Nigéria avec d’autres.
Nous exhortons les autorités nigérianes à respecter et à faire respecter les droits fondamentaux des citoyens tels que prévus par la constitution nigériane et les traités internationaux relatifs aux droits de l’homme auxquels le Nigéria est partie. Nous contacterons ensuite le ministère de l’Information pour obtenir les détails exacts de cette annonce et le cadre juridique qui soutient une telle déclaration antidémocratique. Nous conseillons à tous les utilisateurs de Twitter et d’autres plateformes de médias sociaux au Nigeria de télécharger des réseaux privés virtuels (VPN) pour leur permettre de continuer à utiliser les plateformes pour leur survie économique et leurs engagements sociaux et politiques pendant que nous repoussons tous cet ordre draconien du gouvernement Nigérian.