L’ONG ‘Les Amis de la Terre-Togo’ mobilise pour une transition énergétique juste face aux ACE et leur impact climatique
Ce mardi, une vingtaine de participants se sont réunis à Lomé pour un atelier de sensibilisation organisé par l’ONG Les Amis de la Terre-Togo. L’objectif de cette rencontre était de mettre en lumière le rôle des Agences de Crédit à l’Exportation (ACE) dans la crise climatique actuelle et de discuter des moyens de favoriser des investissements dans les énergies renouvelables au Togo.
Selon M. AMEGADZE Kokou, Directeur exécutif par intérim de l’ONG, les ACE, bien que peu connues du grand public, jouent un rôle crucial dans l’essor des industries polluantes. « Les ACE sont des organismes, qu’ils soient privés, semi-publics ou publics, qui garantissent et financent des activités à l’étranger, souvent au profit de projets exploitant des énergies fossiles, » a-t-il expliqué. En soutenant des projets de ce type, ces agences contribuent significativement aux émissions de gaz à effet de serre, aggravant ainsi le réchauffement climatique.
L’atelier avait pour objectif de sensibiliser les jeunes, les femmes, et les syndicats sur cette thématique. Le directeur a souligné l’importance de démocratiser ce savoir : « La thématique des ACE n’est pas suffisamment distribuée dans la communauté. Il est essentiel d’éduquer et de mobiliser ces groupes pour un plaidoyer efficace en faveur d’une transition énergétique juste. »
Bien que le Togo ne soit pas encore fortement impacté par les ACE dans le secteur des combustibles fossiles, M. AMEGADZE a reconnu la présence de ces agences dans le pays, sans pour autant préciser leurs domaines d’activité. « Le Togo n’exploite pas encore de pétrole, bien que des recherches aient montré son potentiel. Cependant, il est primordial d’agir maintenant pour éviter toute expansion de ces activités nuisibles, » a-t-il averti.
En l’absence de garanties actuelles pour les investissements dans les énergies renouvelables, l’ONG Les Amis de la Terre-Togo entend mener des actions de plaidoyer auprès du gouvernement togolais et des acteurs internationaux. « Le Togo a déjà initié des projets de centrales photovoltaïques, notamment à Bassar, avec des extensions prévues à Sokodé et Kara. Nous souhaitons voir ce mouvement se renforcer,» a déclaré M. AMEGADZE.
L’atelier a également mis en lumière les dangers du soutien continu des ACE aux énergies fossiles en Afrique, un phénomène qui perpétue une infrastructure à forte teneur en carbone et exacerbe les injustices sociales et économiques. Les participants ont discuté des stratégies pour inciter les ACE à réorienter leurs financements vers des projets d’énergie propre, abordable et respectueuse des droits humains.
L’ONG Les Amis de la Terre-Togo, en collaboration avec ses partenaires, insiste sur la nécessité d’une transition énergétique juste et inclusive, soulignant que le temps presse pour aligner les financements publics sur des objectifs de développement durable. La menace des ACE ne se limite pas aux énergies fossiles, mais s’étend également à l’exploration minière, en particulier pour des minerais critiques comme le lithium et le manganèse.
L’atelier a marqué le début d’une série d’actions visant à renforcer les capacités des communautés, en particulier des jeunes et des femmes, pour qu’elles puissent mener des campagnes efficaces en faveur de la décarbonation des ACE. Il est essentiel que les voix de ces groupes soient amplifiées pour soutenir un avenir énergétique durable au Togo et au-delà.
Djamiou ABOUDOU
