Un nouveau projet ambitieux vient de voir le jour dans le canton d’Agomé Glozou, à l’est du Togo, visant à autonomiser financièrement les femmes locales tout en contribuant à la protection de l’environnement. L’initiative, nommée « Projet d’autonomisation financière des femmes d’Agomé Glozou à travers la production du charbon bio contribuant à protéger l’environnement au Togo, » a été lancée le 21 septembre 2023 en réponse aux défis posés par la pandémie de COVID-19 et aux préoccupations environnementales locales. Ce projet émane d’une organisation de défense des droits de la femme dénommée « Association Mains de Développement » (AMD), basée à Lomé au Togo. Son partenaire financier est le fond XOESE qui est un fond pour les femmes francophones.
Le projet découle de constatations faites lors d’un projet antérieur sur la COVID-19 dans la région. Il a été observé que de nombreuses femmes commerçantes transfrontalières avaient été durement touchées par la pandémie, les privant de leurs sources de revenus. Agomé Glozou, en tant que principal producteur de riz du Togo, est confronté à un problème environnemental majeur lié à la production de balles de riz, un sous-produit de l’égrenage. Ces balles de riz étaient brûlées, contribuant ainsi aux émissions de gaz à effet de serre.
De plus, la majorité des ménages de la région utilisent du charbon de bois, ce qui a un impact négatif sur la santé des femmes et sur l’environnement. Souvent, ce sont ces femmes qui doivent parcourir de longues distances pour collecter du bois de chauffe. Le projet cherche à résoudre ces problèmes en transformant les déchets agricoles, tels que les balles de riz, en charbon bio, tout en renforçant les compétences des femmes et en les plaçant au centre du développement durable.
L’objectif principal du projet est de protéger l’environnement en produisant du charbon bio à partir des déchets agricoles tout en autonomisant financièrement les femmes du groupement d’Agomé Glozou pour le développement. Les bénéficiaires, regroupés en deux groupements de 25 femmes chacun, comprennent des jeunes filles, des filles mères, des femmes chefs de ménage, des veuves et des femmes en situation de handicap, toutes touchées par les répercussions économiques de la COVID-19. Les deux groupes se concentreront sur la production de charbon bio et d’emballages bios, respectivement.
Ces femmes seront les actrices clés du projet, impliquées dans toutes les décisions importantes, y compris les négociations avec les leaders communautaires. Le projet vise à les responsabiliser en tant qu’ambassadrices du développement durable, contribuant ainsi à l’adoption de modes de consommation plus durables et à la gestion écologique des ressources naturelles.
Le projet comprend une série d’activités, notamment l’achat et l’installation d’équipements, la formation en gestion administrative et financière, la sensibilisation au numérique, la fabrication de charbon bio, la production d’emballages bios, et la formalisation d’une coopérative. À court terme, les résultats attendus comprennent l’installation d’équipements de transformation, la production de charbon bio et d’emballages bios, la maîtrise des compétences administratives et financières, ainsi que la capacité à utiliser le numérique pour le commerce en ligne.
Le projet, d’une durée d’un an, vise à combler le fossé entre l’autonomisation des femmes et la protection de l’environnement à Agomé Glozou. En plaçant les femmes au centre de cette initiative, les organisateurs espèrent créer des leaders dans la production de charbon bio au Togo et au-delà, tout en contribuant à la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre et à l’autonomisation économique des femmes.
Djami