La fondation Allemande Konrad Adenauer Stiftung a organisé ce 11 Juin 2019, une conférence-débat au Village du Bénin de l’Université de Lomé. En effet, il s’est agit de la présentation des résultats d’une recherche (dans le cadre du programme Fulbright) d’un chercheur Américain, Max Smith, sur le thème : « Lomé et le village à l’heure du téléphone portable : 10 surprises ».
L’événement a débuté par les allocutions d’imminentes personnalités telles que le Professeur Yaovi AKAKPO, Doyen de la faculté des sciences de l’Homme et de la Société à l’Université de Lomé ; Michael DETAR, Chef de Mission Adjoint de l’Ambassade des Etats-Unis au Togo et enfin Monsieur Thérodore GOLLI, chargé de Programme à Konrad Adenauer. Notons également la présence de Chefs de villages et familles hôtes.
S’agissant de l’étude, quand on parle de téléphonie mobile, on fait généralement allusion à un saut technologique. Mais au de là d’un événement sans précédent, le passage de 0 à 45% de taux d’utilisation de téléphonie mobile en 20 ans doit être considéré comme une révolution sociale qui a lieu sous nos yeux. Plusieurs transformations sociales sont constatées entre les milieux urbains et ruraux.
Dans le cadre de cette étude, il est question de l’impact du téléphone portable entre Lomé et les villages de l’intérieur du pays. Que ce soit en Afrique ou aux Etats-Unis, on parle du fossé rural-urbain dans plusieurs domaines y compris celui de téléphonie mobile. C’est notamment cet aspect qui a suscité cette étude qui a duré 9 mois, puisque le téléphone portable est un outil de communication qui peut permettre de déceler les phénomènes sociaux.
Il est tout à fait clair que le téléphone a changé les rapports entre les villes et les villages. En terme de digitalisation, il est presqu’impossible aujourd’hui de déterminer la frontière entre la ville et le milieu rural, puisque la connexion internet via le téléphone permet aux deux types de population de s’informer sur les mêmes faits de société. La téléphonie mobile a amplifié les zones grises rendant ainsi difficile la délimitation entre les deux sphères de vie que sont la ville et le village.
Dans le souci d’obtenir des résultats diversifiés, l’étude a eu lieu dans plusieurs villages (Atoéta à Aného, Agomé tomégbé à Kpalimé, Adjéidè à Tchamba, Koudè à Kara) couvrant ainsi 4 des 5 régions du Togo.
Notre étude a révélé que la téléphonie mobile a accéléré l’exode rural, renforcer la propagation des croyances dans les forces occultes, facilité les relations sentimentales entre les deux zones tout en créant aussi des tensions.
En guise de conclusion, Max Smith explique que :« le téléphone est un outil de communication ; c’est un objet qui est mort ; c’est aux gens de décider comment il va être utilisé. Le téléphone n’accentue pas le fossé, ce sont les gens qui décident si les zones rurales se rapprochent des villes ou pas. Trop souvent on parle du téléphone comme si c’était un humain qui prenait des décisions, ce qui n’est pas le cas ».
Aussi, le chercheur a exhorté à la poursuite des recherches sur cette thématique par d’autres afin d’approfondir les impacts des nouvelles technologies sur la vie en ville comme au village.
Djamiou ABOUDOU