Pour en parler, nous recevons pour vous, GADJE M. Koudjovi, sociologue de la communication, consultant en éducation aux droits humains, Directeur ACDIEF.
Le développement est la transformation d’une situation moins favorable à une autre plus favorable ou acceptable en prenant en compte tous les secteurs ou un secteur susceptible de transformer le vécu quotidien des populations ou habitants de la société. Il devient global quand il prend en compte tous les secteurs d’activité et toutes les couches sociales de la société ou communauté. Il est un processus lent, qui nécessite beaucoup d’effort et de sacrifice
S’agissant du développement local, il faut considérer celui de nos communautés à la base dans cet article. Si le développement doit prendre en compte toutes les couches sociales qui composent la société dans son ensemble, C’est que leur implication depuis la définition des programmes et politiques du développement jusqu’à la mise en œuvre et le suivi, elles doivent être impliquées. Les jeunes, les femmes, les personnes âgées, les personnes vivants avec un handicap, tous doivent être pris en compte et de facto jouer un rôle primordial.
les jeunes hommes et les jeunes femmes représentent plus de 60% de la population mondiale et donc, compte tenu de ce poids démographique, les jeunes ne doivent pas rester à l’écart, insoucieux et surtout indifférents quand il s’agit du développement de leurs localités. Les jeunes ont une lourde responsabilité dans le processus du développement local dont ils ignorent. L’expression « la jeunesse est l’avenir de la nation » ou encore » la jeunesse est la relève de demain »est une interpellation de la jeunesse vis – à -vis de sa responsabilité dans la construction de sa famille en tant que cellule de base, sa communauté et sa nation. Sa responsabilité se situe à trois niveaux: -premièrement :la définition des politiques et programmes du développement : La jeunesse ne doit pas rester en marge de cette étape beaucoup plus importante dans la vie et la survie de sa communauté ou sa nation. A cette étape, l’implication de la jeunesse dans le processus de prise de décisions concernant sa communauté ou commune est d’une grande importance. La jeunesse ne doit pas perdre de vu cette étape, ni rester indifférente. C’est de sa responsabilité d’y prendre part. Du moins la jeunesse doit être consultée en ce sens qu’elle maîtrise mieux ses problèmes et ses besoins. Puisque « tout ce qui se fait pour la jeunesse, sans la jeunesse, est contre la jeunesse » . – deuxièmement: La mise en œuvre des politiques et programmes de développement : A cette étape, la responsabilité de la jeunesse est aussi considérable. Une fois les programmes et politiques de développement élaborés, la mise en œuvre des axes définis incombe à la jeunesse. C’est l’à qu’interviennent les innovations, l’entrepreneuriat. C’est à cette étape que la jeunesse devient un acteur du développement ou du changement et non un simple consommateur et bénéficiaire du développement. C’est aussi une responsabilité à assumer. La responsabilité incombe à la jeunesse de se sentir utile! D’impacter ! De faire sentir son leadership! Etant donné que les programmes et politiques de développement prennent en compte plusieurs secteurs, la jeunesse doit intervenir selon son champ de prédilection. Que ce soit dans le domaine des droits de l’homme, de l’économie, de l’énergie, de l’eau et assainissement, du numérique, de l’environnement et bien d’autres, la jeunesse doit s’identifier et s’y retrouver dans l’un de ses domaines. Sa responsabilité est d’apporter sa pierre à l’édifice de sa communauté, donc de sa nation.- Troisièmement: Le suivi de la mise en œuvre des politiques et programmes définis: c’est ici qu’intervienne la responsabilité cruciale de la jeunesse. Celle de faire le contrôle de l’action publique. La jeunesse doit contrôler la mise en œuvre des programmes et politiques élaborer pour le développement de sa communauté. C’est le contrôle citoyen de l’action publique. La responsabilité de la jeunesse est d’avoir un regard sur le déroulement des programmes établis pour sa communauté, depuis la mobilisation des fonds pour la mise en œuvre des programmes jusqu’à leur utilisation finale. Voir si réellement les fonds ont été alloués aux lignes prévus? Si les réalisations prévus ont été faites ou pas? et demander les comptes.
Si l’engagement civique de la jeunesse occupe une partie importante dans la définition des stratégies opérationnelles des institutions onusiennes et nationales notamment la résolution 2250 des Nations unies, la stratégie 2014- 2022 de l’UNESCO, et des instances africaines notamment l’agenda 2063 de l’UA, le PND au Togo et bien d’autres… la jeunesse elle -même doit savoir que sa responsabilité est incontournable dans le processus du développement de sa localité, sa nation. Sa place primordiale dans les processus de prise de décisions, dans la consolidation de la démocratie, la promotion de la paix et la lutte contre les violences démontre en clair sa grande responsabilité. Dès lors, elle ne peut se soustraire et rester en marge du processus du développement local. Elle doit s’informer et se faire former en devenant membre des organisations non gouvernementales, se constituer en groupement ou en association œuvrant sur des thématiques précises, participer aux programmes de volontariat, faire des stages, participer à des séminaires et conférences nationaux et ou internationaux, prendre conscience aussi de ses faiblesses et forces, se fixer une vision et des objectifs pour sa société et pour elle-même. Ce n’est que par ces stratégies que la jeunesse pourra avoir des outils nécessaires pour assurer sa responsabilité dans le processus du développement local. Il est important d’accompagner l’engagement civique de la jeunesse puisqu’il est profitable tant pour la société que pour la jeunesse.
Réalisé par Djamiou ABOUDOU