Le 16e sommet de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD), organisé à Riyad, a rassemblé hier plus de 400 représentants du secteur privé, un record pour cet événement. Issus des secteurs de la finance, de l’agroalimentaire, de la mode, de l’énergie et des technologies, ces participants ont répondu à un appel à l’action pour investir dans une gestion durable des terres, des sols et de l’eau.
L’initiative Business4Land (B4L), lancée par l’UNCCD, a été au cœur des discussions. En partenariat avec des organisations telles que le Forum économique mondial et le Fonds saoudien pour l’environnement, elle encourage les entreprises à intégrer la durabilité dans leurs stratégies. Un guide intitulé Corporate Disclosures and Target-Setting on Land Guide a été présenté pour aider les entreprises à évaluer les risques liés à la dégradation des terres et à fixer des objectifs mesurables.
S’attaquer aux défis de la dégradation des terres
Ibrahim Thiaw, secrétaire exécutif de l’UNCCD, a souligné l’importance d’une transition vers des chaînes d’approvisionnement et des opérations respectueuses de la nature. « La gestion durable des terres est essentielle, non seulement pour l’environnement, mais aussi pour la rentabilité et la résilience des entreprises à long terme », a-t-il affirmé.
Les impacts économiques de la dégradation des terres et des sécheresses sont alarmants : plus de 44 000 milliards de dollars de PIB mondial sont menacés par les pertes de biodiversité. Pourtant, les opportunités sont nombreuses. Par exemple, les pratiques agricoles régénératives, bien qu’elles aient des coûts initiaux, peuvent accroître les profits des agriculteurs jusqu’à 120 % sur le long terme.
Des engagements pour des pratiques durables
Les entreprises présentes ont été invitées à contribuer aux trois piliers de l’initiative B4L : adopter des pratiques durables, soutenir des solutions de financement pour la restauration des terres et promouvoir des politiques de gestion efficaces.
Des leaders tels que Razan Al Mubarak, présidente de l’IUCN, et Nicole Schwab, du Forum économique mondial, ont insisté sur la nécessité de relier les actions des entreprises aux objectifs globaux. « En intégrant des cibles scientifiques à leurs stratégies, les entreprises peuvent jouer un rôle clé dans la lutte contre la dégradation des terres », a déclaré Erin Billman, de la Science Based Targets Network.
Un exemple d’innovation africaine récompensé
Lors de la compétition Land of Opportunities Pitch, organisée en marge de la COP16, l’entrepreneure kényane Maryanne Gichanga, fondatrice d’AgriTech Analytics Ltd, a remporté une subvention de 50 000 dollars. Son entreprise utilise l’intelligence artificielle et des capteurs IoT solaires pour soutenir les petits agriculteurs africains.
En mobilisant le secteur privé à une échelle sans précédent, la COP16 marque un tournant pour faire de la gestion durable des terres une priorité mondiale.
L’Emissaire