La deuxième édition du Symposium littéraire international du Togo s’est déroulée ce 7 novembre 2024 à l’Université de Lomé, rassemblant de nombreux passionnés de littérature. Parmi les participants figuraient la présidente de l’Association des Écrivains du Togo (AET), des étudiants, des professeurs, ainsi qu’un représentant du ministère de la communication, des médias et de la culture, et du secrétaire général de la Pan African Writers Association (PAWA) venu du Ghana.
L’événement a été marqué par une conférence inaugurale présentée par le Professeur PEWISSI Ataféi, qui a abordé le thème crucial de la contribution de la littérature à la lutte contre l’extrémisme violent. Son intervention a permis de percevoir le pouvoir de la littérature comme outil de transformation sociale et de promotion de la paix.
Prof. Kouméalo ANATE, présidente de l’AËT, a ouvert le symposium en mettant l’accent sur l’importance de cette journée pour honorer les écrivains africains et leur impact sur la société. Elle a évoqué la nécessité d’un cadre d’échange pour discuter des défis que rencontre le secteur littéraire au Togo.
Un point marquant de la journée a été la réflexion de M. Folikoe KOULIHOUEN, alias K.Fym le Bise’Art, sur le rôle de l’écrivain face à l’extrémisme violent. Il a souligné que les émotions véhiculées par l’écriture visent à encourager la prudence et à favoriser une meilleure coexistence. L’écrivain, par sa plume, affine les perceptions et travaille sur les cœurs pour les adoucir, évitant ainsi l’énervement intérieur et offrant une forme de divertissement qui remplace la réflexion sur la révolte.
K.Fym le Bise’Art a précisé que le travail de l’écrivain n’est pas toujours de traiter directement des problèmes, mais plutôt de polir les impressions des autres et de promouvoir la cohésion sociale. Cela contribue à réduire l’esprit de révolte qui pourrait mener à l’extrémisme. Cette journée a également été l’occasion de désillusionner ceux qui pensent que les écrivains africains sont soit vieux, soit morts. « Je suis la preuve que l’écrivain n’est pas mort ; il est vivant et jeune. De nombreux jeunes écrivent aujourd’hui »at-il affirmé.
Cependant, une question cruciale demeure : qui lit ce qui est écrit ? La voix des écrits doit être entendue et donner du sens à ces œuvres. K.Fym le Bise’Art a partagé son expérience personnelle, abordant des questions sociales, notamment les effets post-traumatiques liés à des abus sexuels, et a souligné l’importance de se demander : « Que faut-il lire ? ».
Le programme de la journée comprenait également des panels de discussion, permettant aux participants d’échanger sur les enjeux de la littérature togolaise et les politiques de promotion des auteurs locaux. Prof. ANATE a annoncé la création d’un concours pour les jeunes écrivains et l’hommage annuel à un auteur togolais, visant à renforcer la visibilité de la littérature nationale.
L’après-midi a été marqué par la remise d’un trophée au doyen Anala, écrivain et poète, en reconnaissance de sa contribution littéraire. Cet événement s’inscrit dans la nouvelle initiative de l’Association des Écrivains Togolais (AET), qui a décidé de célébrer chaque 7 novembre un écrivain togolais. Cette première édition honore le doyen Anala, dont l’œuvre « Morte saison » a été mise à l’honneur. Quelques-uns de ses poèmes ont été déclamés, offrant des instants de profondeur et d’émotion partagée.
Cette célébration a été une occasion précieuse de réfléchir ensemble sur le rôle de la littérature dans la construction d’une société plus tolérante et solidaire, et de célébrer la richesse de la création littéraire au Togo.
Djamiou ABOUDOU