Alors que le monde observait la Journée de la Terre le 22 avril 2024, les populations du Burkina Faso, du Niger et du Mali faisaient face à une chaleur extrême, avec des températures dépassant les 42 °C à Niamey. Cette situation alarmante, attribuée au changement climatique par les scientifiques, a provoqué des souffrances considérables dans la région.
Au cours des dernières semaines, le Sahel a enregistré des températures record, dépassant les 45 °C dans certaines zones, avec des conséquences dramatiques sur la santé publique, en particulier au Mali. Le Centre hospitalier universitaire Gabriel Touré de Bamako a signalé une augmentation significative des admissions et des décès, avec 102 décès en seulement quatre jours, dépassant de loin les chiffres habituels pour ce mois. Les personnes âgées semblaient être les plus touchées, et la chaleur est soupçonnée d’avoir joué un rôle majeur dans de nombreux décès.
Cette vague de chaleur sans précédent, qui touche également d’autres pays de la région tels que le Sénégal, la Guinée, le Nigeria et le Tchad, est largement imputable au changement climatique. Les scientifiques affirment que de tels événements climatiques extrêmes deviendront plus fréquents et plus intenses à mesure que la planète se réchauffe.
Face à cette crise, des solutions urgentes sont nécessaires. L’urbanisation rapide et la perte d’espaces verts aggravent les chaleurs extrêmes, créant des îlots de chaleur urbains dans des villes comme Ouagadougou et Bamako. Planter des arbres et concevoir des bâtiments adaptés aux températures élevées sont des mesures essentielles pour atténuer ces effets.
De plus, des défis tels que les délestages électriques, accentués par la canicule et la crise de la dette de l’entreprise publique Électricité du Mali, doivent être résolus de manière urgente. Le Mali a récemment conclu un accord avec le Niger pour fournir du carburant afin de maintenir le fonctionnement des centrales électriques, mais des solutions à plus long terme doivent être envisagées pour garantir un approvisionnement énergétique stable dans la région.
Cette vague de chaleur sans précédant au Sahel met révèle l’urgence d’agir contre le changement climatique et de mettre en œuvre des mesures d’adaptation efficaces pour protéger les populations vulnérables contre les températures extrêmes et leurs conséquences dévastatrices.
Djamiou ABOUDOU