Le cinéma togolais jadis un des plus prometteurs du continent africain, a un peu perdu de son dynamisme depuis quelques années. Aujourd’hui, le constat est tout de même encourageant avec l’arrivée sur la scène de nouveaux talents en cinématographie. Votre site d’informations www.lemissaire.com a approché un jeune togolais qui évolue dans le domaine des films d’animation. Il est notamment l’auteur du film « Love Maker ». Allons à sa découverte…
1) Présentez-vous ?
Je suis Boris KPADENOU, Directeur de Aruka Studio. Je suis de nationalité Togolaise
2) comment vous est venu l’idée d’un film d’animation ?
Très tôt, vers mon adolescence je rêvais d’être acteur ou réalisateur de film à l’américaine mais j’ai fini par découvrir que je n’en avais pas les moyens. Cependant je savais dessiner et écrire des histoires et c’est comme cela que je me suis retrouvé dans le cinéma d’animation.
3) Parlez-nous de votre dernière création ?
L’idée de mon dernier film « Love Maker » m’est venue à la suite des polémiques survenues avec la commercialisation des poupées sexuelles uniquement réservées à l’usage des hommes. Ce constat m’a poussé à imaginer ce que cela serait donnerait si on inventait quelque chose pour la femme aussi.
4) Quelles ont été les difficultés ?
Les difficultés naturellement ont porté sur le manque de moyens en vue de m’offrir le matériel nécessaire ; il y’a aussi l’inexistence de la main d’œuvre qualifiée, la marginalisation et le manque d’encouragement des proches.
5) Comment évaluez-vous le résultat final? La réaction du public?
Pour le moment je peux parler d’une satisfaction en demi teinte dans la mesure où je sais que nous pouvons faire mieux et nous le voulons aussi, mais la précarité nous oblige à faire avec ce qu’on a. Le public accueille bien nos réalisations et c’est d’ailleurs pour moi, le lieu de lui témoigner toute ma gratitude.
6) Votre regard sur le cinéma togolais ?
Comme un Phœnix, le cinéma Togolais est en train de renaître de ses cendres et si ça continue sur cette lancée, d’ici une dizaine d’années il pourra retrouver ses lettres de noblesse. Mais il est important que chaque composante de ce secteur accepte de s’exposer aux critiques afin d’apprendre aussi du regard extérieur.
7) Vos ambitions pour le futur ?
Professionnaliser le secteur du cinéma d’animation afin de permettre à tous les talents de vivre de leur art. Parvenir à produire en plus grande quantité et qualité afin de créer et nourrir un marché local du cinéma d’animation en Afrique. Faire un travail de réhabilitation de la mémoire collective africaine en donnant vie (en dessins animés) à des œuvres et à des cultures méconnues ou oubliées de notre continent.
8) Mot de fin?
La vie est courte, et puisqu’il faut vivre de son travail, tout le monde devrait passer la sienne à faire le travail qu’il aime. Je remercie lemissaire.com et tous ceux qui me liront. À bientôt pour de nouvelles aventures.
Djami A.