
Toamasina, Madagascar, 9 octobre 2025 / À l’occasion de la Journée mondiale de la vue, célébrée sous le thème « Les personnes au cœur de la santé oculaire », l’histoire de Marie Jeanne, 80 ans, et de sa fille Germaine illustre l’impact transformateur de l’accès aux soins ophtalmologiques. Originaires d’un village reculé de Madagascar, ces deux femmes, plongées dans l’obscurité pendant des années à cause de cataractes avancées, ont retrouvé la vue grâce à une opération gratuite à bord de l’Africa Mercy, le navire-hôpital de l’ONG Mercy Ships.
Pour Marie Jeanne, la cécité avait aggravé une existence déjà marquée par la perte de sept de ses huit enfants. Son unique réconfort résidait dans le tissage de nattes et de chapeaux en raphia, une activité qu’elle ne pouvait plus exercer depuis trois ans. Sa fille Germaine, elle aussi touchée par la cataracte, ne pouvait plus cultiver la terre ni s’occuper de ses enfants. « Sans la foi, j’aurais pu abandonner », confie-t-elle, évoquant des années de désespoir.

Leur espoir renaît lorsqu’un proche entend parler de Mercy Ships à la radio. Après un voyage jusqu’à Toamasina, mère et fille bénéficient d’une intervention chirurgicale gratuite le jour même de leur arrivée. « Leurs cataractes étaient si avancées que leurs pupilles n’étaient plus noires, mais blanches », explique le Dr Guy Chevalley, leur chirurgien. « Elles ne distinguaient que les mouvements, comme une main agitée devant leurs yeux », précise Ella Hawthorne, responsable du programme ophtalmologique.
Le lendemain matin, les pansements sont retirés. Pour la première fois depuis des années, Marie Jeanne et Germaine se voient clairement. « Nous ne vivons plus dans l’obscurité. Nos yeux voient, et nos cœurs débordent de bonheur ! », s’exclame Marie Jeanne, les larmes aux yeux. « C’était très émouvant de voir leur joie », raconte Ella Hawthorne. « Voir quelqu’un, puis le perdre, et enfin le retrouver… c’est incroyable. »
Aujourd’hui, Marie Jeanne a repris son artisanat, tissant à nouveau des nattes et des chapeaux avec dexterité. Germaine, quant à elle, cultive de nouveau ses champs, participe activement à la vie de son village et s’occupe de ses enfants.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 2,2 milliards de personnes souffrent de troubles de la vision ou de cécité, dont 1 milliard de cas pourraient être évités ou traités. La cataracte reste la première cause de cécité, notamment dans les pays à faible revenu, où l’accès aux soins ophtalmologiques est limité. « Le manque de services accessibles et de spécialistes formés entraîne des souffrances inutiles », souligne Mercy Ships.
Depuis 1978, Mercy Ships déploie des navires-hôpitaux pour offrir des soins gratuits aux populations les plus vulnérables. L’Africa Mercy, amarré à Toamasina, continue de redonner l’espoir à des milliers de Malgaches, comme Marie Jeanne et Germaine.