Le chlordécone est un insecticide utilisé pendant plus de 20 ans, de 1972 à 1993, dans les bananeraies de Guadeloupe et de Martinique, pour lutter contre les charançons. Selon une étude Santé publique France parue en octobre 2018, 95% des Guadeloupéens et 92% des Martiniquais présentent du chlordécone dans le sang.
L’utilisation du chlordécone révèle des effets inquiétants dès 1975 (problème de fertilité et suspicion d’effets cancérigènes) et dès 1979, le Centre international de recherche sur le cancer classe cette molécule comme « cancérogène possible ».
Mais de nombreuses dérogations permettent une pérennisation de l’insecticide aux Antilles. Jusqu’en 1993, le chlordécone continue d’être utilisé abondamment dans les bananeraies sans que la question de sa dangerosité ne soit officiellement posée.
Le #chlordécone est définitivement interdit dans le monde en 2011, mais après que plusieurs millions de kilogrammes de ce composé ont été produits et dispersés. L’utilisation de cet insecticide a pollué l’ensemble de l’écosystème antillais (à l’exception de l’air) pour des centaines d’années, avec des effets très concrets sur l’agriculture et la pêche.
De plus, le pesticide est suspecté d’être à l’origine de cancers de la prostate très nombreux aux Antilles et a aussi des incidences sur le développement des enfants exposés pendant la grossesse.
Passée l’omerta, les « Plans chlordécone » se succèdent face à ce scandale environnemental.
Par Virginie HUMBRECHT