L’Afrique exige justice et leadership climatique à la COP30
Sous le thème « L’Afrique à l’avant-garde de l’action climatique : un financement durable pour une croissance verte résiliente et inclusive », la Journée de l’Afrique à la COP30 a marqué un tournant historique. Le continent, qui abrite 20 % des puits de carbone mondiaux mais n’émet que moins de 4 % des gaz à effet de serre, a réaffirmé son rôle central dans la lutte contre le changement climatique, tout en exigeant une refonte radicale du système financier mondial pour répondre à ses besoins urgents.
Un continent uni pour la justice climatique
L’événement, organisé à Belém, a rassemblé des ministres, des partenaires au développement, des représentants de la Commission de l’Union africaine, de la CEA, de la Banque africaine de développement, et d’Afreximbank, ainsi que des acteurs de la société civile et de la jeunesse. Moses Vilakati, Commissaire de l’Union africaine, a souligné : « L’Afrique parle d’une seule voix, forte, unie et déterminée, pour la justice climatique. Nous ne sommes pas de simples bénéficiaires de la transition mondiale, mais des acteurs engagés, porteurs de solutions climatiques justes et inclusives. » mistralaichatupprodswe.blob.core.windows.net+1.
Des financements à la hauteur des enjeux
L’Afrique, qui ne reçoit que 3 % des financements climatiques mondiaux, a plaidé pour un nouvel objectif collectif de 1 300 milliards de dollars par an d’ici 2030, dont 300 milliards dédiés au continent. Les dirigeants ont insisté sur la nécessité de mécanismes directs, transparents et non fondés sur la dette, gérés par les Africains eux-mêmes. « Restructurer l’architecture financière mondiale n’est pas seulement une question d’équité, c’est une condition de survie », a déclaré Cosmas Milton Ochieng, de la CEA uneca.org.
L’innovation et l’industrialisation verte comme leviers
Avec plus de 350 milliards de dollars en fonds souverains et caisses de retraite, l’Afrique mise sur ses ressources internes pour financer ses infrastructures vertes. Le continent, riche en minéraux critiques (cobalt, manganèse), ambitionne de transformer ces ressources en chaînes de valeur locales, créant ainsi des emplois verts et stimulant l’innovation. « Nous agissons pour combler le déficit de financement durable et accélérer l’action climatique grâce à l’innovation et aux partenariats », a affirmé Kevin Kariuki, de la Banque africaine de développement afdb.org.
Un appel à l’action concrète
La Journée de l’Afrique a été l’occasion de lancer des initiatives phares :
- L’Africa Green Industrialization Initiative (AGII), dotée de 100 milliards de dollars, vise à transformer l’industrie africaine en moteur de croissance verte african.business+1.
- L’Africa Climate Innovation Compact, avec un objectif de 1 000 solutions climatiques locales d’ici 2030, soutenues par 50 milliards de dollars annuels wri.org+1.
- La valorisation du marché du carbone, qui pourrait générer jusqu’à 100 milliards de dollars par an et créer 5 millions d’emplois verts d’ici 2030.
Un message clair : l’Afrique n’est pas un bénéficiaire, mais un partenaire
Les dirigeants africains ont réitéré leur refus de la charité et leur volonté de partenariats équitables. « Nous ne demandons pas l’aumône, mais un pacte climatique mondial qui reconnaisse notre leadership et investisse dans notre peuple », a résumé un représentant de l’Union africaine.
Djamiou ABOUDOU
